France

«Démagogie à tous les étages» : Valls qualifie Taubira de candidate du «wokisme»

Ex-collègue de Christiane Taubira au gouvernement, Manuel Valls a jugé que cette dernière incarnait le «wokisme» et «les errements de la gauche». Il a critiqué ses «revirements idéologiques» et son «ambiguïté vis-à-vis des principes républicains».

Désignée candidate à la présidentielle par la «primaire populaire», l'ex-ministre de la Justice Christiane Taubira incarnerait le «wokisme» et «les errements de la gauche», selon son ancien collègue socialiste Manuel Valls. Dans une tribune publiée par le JDD le 5 février, celui qui fut Premier ministre du gouvernement quand Christiane Taubira en était également membre lui reconnaît du «courage lors des débats sur le mariage pour tous» en 2013, mais fustige ses «revirements idéologiques», son «ambiguïté vis-à-vis des principes républicains» et une «candidature très égotiste».

Se rappelant leurs années de cohabitation au gouvernement, Manuel Valls a sévèrement critiqué le bilan de Christiane Taubira à la Justice : «Le manque de crédibilité de la gauche en matière sécuritaire doit beaucoup au souvenir laissé par cette tribunicienne applaudie par une partie de la gauche et devenue le symbole du laxisme au-delà même des rangs des forces de l'ordre», écrit-il dans sa tribune.

«À travers Christiane Taubira, le wokisme investit une candidate à la présidentielle», assène encore l'ancien député PS, selon qui le programme de son ex-collègue «laisse présager le pire : démagogie à tous les étages et absence de crédibilité économique, abrogation de la loi sécurité globale, passage à la VIe République».

«Christiane Taubira, dont tout démontre qu'elle n'est pas préparée à l'exercice, incarne les errements de la gauche. Sa candidature très égotiste laissera des traces car elle divise davantage dans une opération particulièrement politicienne sous l'égide de vieux briscards et de boy-scouts islamo-gauchistes. Son échec final aura néanmoins le mérite de montrer définitivement que cette gauche d'estrade ne pèse rien», affirme-t-il sur un ton cinglant.

Je suis dans cette campagne pour que la gauche l'emporte

Toujours dans le JDD, l'ancienne garde des Sceaux a de son côté estimé posséder depuis sa victoire à la «primaire populaire» un «mandat populaire pour aller au bout et rassembler» à gauche, concédant toutefois que la situation était «difficile, c'est indiscutable». «Je ne suis pas dans une logique de parti. Je ne cherche pas à négocier des circonscriptions. Je suis dans cette campagne pour que la gauche l'emporte», a-t-elle ajouté dans cette interview publiée le 5 février.

A l'époque de leur cohabitation au gouvernement, Christiane Taubira avait à plusieurs reprises exprimé publiquement ses désaccords avec certaines idées portées par Manuel Valls, notamment sur la déchéance de nationalité et la loi renseignement. Elle avait fini par démissionner en janvier 2016, presque quatre ans après son entrée en fonction, mais seulement un an et demi après l'arrivée de Manuel Valls à Matignon.