Le député LREM des Hauts-de-Seine et conseiller d'Emmanuel Macron Thierry Solère a été mis en examen, le 31 janvier, pour cinq nouvelles infractions. Il est soupçonné d'avoir utilisé à des fins personnelles une partie de ses frais de mandat entre 2012 et 2019, a indiqué le 3 février le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.
Dans cette information judiciaire ouverte en 2019, Thierry Solère, déjà poursuivi notamment pour «fraude fiscale», a été mis en examen pour «détournement de fonds publics», «trafic d'influence passif» afin de faire «obtenir des marchés» à des sociétés immobilières et à une société de conseil, et pour manquements aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
L'élu a été entendu par deux juges d'instructions fin janvier
De «nouvelles accusations infondées», ont réagi auprès de l'AFP ses avocats Jean Reinhart, Mathias Chichportich et Marion Lambert-Barret, affirmant que leur client était «innocent de toute infraction».
L'élu a été entendu sur deux jours par deux juges d'instruction, les 28 et 31 janvier. Les magistrats le soupçonnent d'avoir puisé dans ses frais de mandat pour régler des amendes, des frais courants ou encore des abonnements à des organismes. Ils s'intéressent également à l'emploi de sa belle-mère comme collaboratrice à l'Assemblée, de 2016 à 2017. En revanche, pour l'emploi de son épouse comme collaboratrice parlementaire entre 2012 et 2017, Thierry Solère a été placé sous le statut moins incriminant de témoin assisté.
L'élu, âgé de 50 ans, a également été mis en examen pour «trafic d'influence passif», soupçonné d'avoir «usé de son influence en vue de faire obtenir des marchés» à des sociétés immobilières entre 2007 et 2017 et à une société de conseil entre 2011 et 2012.
Ce dossier remonte à 2016, quand une plainte de Bercy avait été déposée pour «fraude fiscale» puis une enquête préliminaire ouverte. Thierry Solère était alors porte-parole du candidat LR à la présidentielle François Fillon. L'enquête avait ensuite été élargie à d'autres infractions et l'élu s'était vu retirer son immunité parlementaire en juillet 2018. En février 2019, l'enquête avait été confiée à des juges d'instruction, puis Thierry Solère mis en examen, notamment pour fraude fiscale, emploi fictif et financement illicite de dépenses électorales.
«Après bientôt six ans d'enquête, l'instruction poursuit sa fuite en avant», ont estimé le 3 février ses avocats, affirmant «que les faux prêts qui avaient justifié la levée de l'immunité parlementaire de notre client ne font l'objet d'aucune poursuite». Ils ont précisé qu'une audience aurait lieu début mars devant la chambre de l'instruction pour «nullités de procédure».