France

Présidentielle : 1 401 scientifiques déplorent «l'absence de débat» sur la crise climatique

Dans une tribune publiée ce 1er février, 1 401 chercheurs s'inquiètent de «l'absence de débat démocratique» sur le climat et la biodiversité dans la campagne présidentielle française et pressent les candidats de s'exprimer sur ces sujets.

Dans une tribune publiée ce 1er février par France Info, 1 401 scientifiques, dont des membres du Giec, du CNRS et du Haut conseil pour le climat, ont critiqué «l'absence de débat démocratique dans la campagne présidentielle sur les graves bouleversements en cours et à venir». Au premier rang desquels l'environnement et la biodiversité.

Si les programmes de la plupart des principaux candidats à l'élection présidentielle, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, contiennent des propositions liées à la crise climatique et environnementale plus ou moins détaillées, le sujet peine à s'imposer dans les débats, dominés par les questions de pouvoir d'achat et d'immigration.

«Les défis qui nous attendent incluent la diminution des émissions de gaz à effet de serre et la préservation du vivant. Mais ils portent aussi sur la nature et le rythme de l'adaptation, la juste répartition des risques et des efforts, la solidarité entre générations ou entre territoires», soulignent ces chercheurs, issus de différentes disciplines (climatologues, océanographes, mathématiciens, économistes, philosophes, historiens...).

Essentiel de pouvoir délibérer sereinement sur les alternatives, les opportunités et les contraintes des différentes options envisagées

Parmi eux, les climatologues Valérie Masson-Delmotte et Christophe Cassou, tous deux membres du groupe d'experts de l'ONU sur le climat (Giec), la géographe Magali Reghezza-Zitt, membre du Haut Conseil pour le climat (HCC) ou encore le président du Conseil scientifique du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) Luc Abbadie.

Ces défis concernent selon eux de multiples secteurs économiques et de la vie des Français : «Encore faut-il que les citoyens puissent décider en leur âme et conscience. Pour cela, les candidats et candidates à l'élection présidentielle doivent pouvoir s'exprimer, et donc être interrogés sur ces questions de fond.»

«Alors que se multiplient les discours de l'inaction, il est plus que jamais essentiel de pouvoir délibérer sereinement sur les alternatives, les opportunités et les contraintes des différentes options envisagées», estiment-ils encore, ajoutant que «les électeurs et électrices ont besoin de connaître les propositions des candidats et des candidates à l'élection présidentielle et leurs conditions de mise en oeuvre». Ils appelLent enfin à ne pas réduire le débat «à un affrontement entre partisans du nucléaire et défenseurs des énergies renouvelables».