France

SOS Racisme mène une action de collage d'affiches près du local de campagne parisien de Zemmour

Des militants de l'association antiraciste ont réalisé une action médiatique le 30 janvier au soir pour dénoncer le candidat à la présidentielle, plusieurs semaines après leur irruption lors de son premier meeting de campagne.

Nouvel épisode de SOS Racisme contre Eric Zemmour. Des militants de l'association, accompagnés par ceux de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), ont placardé des affiches le soir du 30 janvier dans la rue du local de campagne parisien du candidat à la présidentielle. «Vichy n'a pas protégé les juifs français ! Zemmour candidat du négationnisme», est-il inscrit dessus.

Eric Zemmour affirme depuis plusieurs années que Philippe Pétain et le régime de Vichy auraient sauvé des juifs lors de la Seconde Guerre mondiale. Pour ces propos, le désormais candidat du mouvement Reconquête a comparu le 20 janvier devant la Cour d'appel de Paris pour contestation de crimes contre l'humanité : une audience au cours de laquelle il était absent et où son avocat a quitté la salle après avoir vu sa demande de renvoi refusée. La décision de la cour d'appel sera rendue après l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains. En première instance en février 2021, le tribunal avait relaxé Eric Zemmour.

Eric Zemmour a maintenu le 21 janvier ses propos sur le maréchal Pétain «sauveur» de juifs, estimant avoir «raison historiquement». «Maintenant ce n'est pas le sujet de la présidentielle, et je vois bien la manœuvre politique», avait-il poursuivi auprès de Nice Matin, estimant qu'«on veut [lui] refaire le coup de François Fillon», en référence à l'ex-Premier ministre qui avait été éliminé dès le premier tour de la présidentielle de 2017 en pleines démêlées judiciaires. 

Le précédent du meeting de Villepinte

Eric Zemmour a déjà été ciblé par SOS Racisme depuis le début de sa campagne. Son premier meeting le 5 décembre avait été marqué par plusieurs incidents dont une agression de militants de l'association antiraciste, qui avaient mené une action qu'ils assuraient «non violente» en s'affichant vêtus de tee-shirts arborant le slogan «non au racisme».

«Il y a des gens qui viennent pour faire de la provocation. Ils savent très bien qu'ils vont énerver les gens qui sont là, et ils le font pour ça. Pour que les médias disent "ouh là là ils sont méchants, les autres sont violents"», avait réagi l'ancien journaliste deux jours plus tard, jugeant que ces militants «n'avaient rien à faire là». Il avait appelé les médias à cesser «d'être les relais complaisants de ces provocateurs».