Arrivé troisième d'une «primaire populaire» à laquelle il n'était pas candidat, le député LFI Jean-Luc Mélenchon a clairement marqué le 30 janvier son désintérêt pour le résultat de ce vote qui a plébiscité sa rivale à gauche Christiane Taubira. «Elle a enfilé la chaussure qui a été préparée pour elle, je ne suis pas concerné, c'est leur affaire», a réagi le candidat à la présidentielle sur France 5.
«J'en ai un peu marre des appels téléphoniques où on me prend pour une bille», a-t-il lancé, en référence à un récent coup de fil d'Arnaud Montebourg qui était également en quête d'union avant de jeter l'éponge, alors que Christiane Taubira a expliqué vouloir parler avec chacun des autres principaux candidats à gauche. Jean-Luc Mélenchon a également dénoncé le fait d'avoir «été inscrit d'office à une élection à laquelle je ne voulais pas participer» et a ajouté «qu'il n'y a aucun commentaire à faire».
Son directeur de campagne Manuel Bompard a carrément dénoncé un «spectacle pathétique». «On est à 70 jours de l'élection la plus importante de la 5e ou 6e puissance économique du monde [...] et, contrairement à ce qu'elle avait dit en décembre, Mme Taubira sera donc une candidate de plus à gauche», a-t-il déploré sur BFMTV.
Jadot et Hidalgo ignorent aussi le résultat
Egalement inscrits contre leur gré parmi les candidats au scrutin, Anne Hidalgo (PS) et Yannick Jadot (EELV) ont tout autant balayé le résultat du vote. Interrogé dans la foulée par TF1 sur ce qu'il avait à dire à la gagnante, l'écologiste a répondu : «Rien.» «C'est une candidature de plus, exactement l'inverse de ce que souhaitait la primaire populaire», a-t-il estimé. Quant à sa concurrente socialiste, «non», elle ne se sent pas non plus engagée par ce résultat. «Cela aurait pu être un moment de rassemblement de toute la gauche, c'est une candidature de plus», a-t-elle abondé.
En somme, l'union à gauche ne s'annonce pas plus faisable après ce résultat, alors que les quelque 392 738 participants (sur 467 000 inscrits), qui ont voté en ligne ont placé l'ex-garde des Sceaux en tête de la «primaire populaire», départagée au «jugement majoritaire». Elle a obtenu la mention «bien plus», devançant Yannick Jadot (assez bien plus), Jean-Luc Mélenchon (assez bien moins), l'eurodéputé Pierre Larrouturou (passable plus) et Anne Hidalgo (passable plus).