France

«Pas une bonne preuve d'assimilation» : Darmanin commente la vidéo de Gims sur la nouvelle année

Le rappeur congolais a redemandé la nationalité française après avoir présenté ses excuses pour une vidéo où il appelait les musulmans à ne pas fêter la nouvelle année. Mais le ministre de l'Intérieur a laissé peu d'espoir de voir sa demande aboutir.

Le chanteur Gandhi Djuna, alias Gims, va sans doute encore attendre avant d'obtenir la nationalité française. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lui a laissé peu d'espoir le 25 janvier, faisant valoir qu'elle était refusée «de manière générale aux tenants de l'islam rigoriste». La star du rap congolaise, ayant vécu en France presque toute sa vie, avait annoncé redemander la nationalité française qui lui a été refusée.

«Les services de l'Intérieur vont réétudier évidemment sa demande», a poursuivi le ministre de l'Intérieur sur France Inter. Mais, a-t-il enchaîné, «ne pas souhaiter la bonne année parce que ce ne serait pas conforme à ce que font les amis, les copains ou les frères de tel ou tel personnage aussi sacré soit-il, ce n'est pas une bonne preuve d'assimilation à la société française».

Le rappeur a présenté ses excuses le 23 janvier dans le JDD pour une vidéo où il appelait les musulmans à ne pas fêter la nouvelle année. «Cette vidéo, je la regrette totalement [...] Je ne voulais pas blesser les gens. La foi, ça relève de l'intime», a-t-il affirmé.

Plusieurs refus déjà essuyés

Interprète des titres Bella ou Sapé comme jamais, le chanteur est arrivé en France à l'âge de deux ans avec ses parents fuyant le Zaïre du président Mobutu Sese Seko. «Il me manque "le papier officiel". Mais ça, ça ne dépend pas que de moi. Apparemment le refus est lié à un délit que j'aurais commis quand j'étais mineur. Mais mon casier est vierge», détaille le rappeur.

Le quotidien Le Parisien, qui a publié une enquête sur Gims, présente toutefois une autre version. Sa première demande de naturalisation est déposée en 2013, mais «la procédure s'enlise». Selon «un ancien ministre de l'Intérieur» interrogé par le journal, le refus finalement essuyé en 2017 est dû à «des défauts de paiement d'amendes pour des délits routiers et son incapacité à établir en France le centre de ses intérêts matériels», le chanteur résidant une bonne partie de l'année à Marrakech, au Maroc. Gims aurait relancé sa demande en 2018, évoquant le sujet auprès de l'épouse du président Brigitte Macron, sans plus de succès, d'après Le Parisien.