France

«Il est passé ayatollah»: de Schiappa à Booba, les déclarations de Gims sur le Nouvel An font réagir

Plusieurs responsables politiques ont souligné les liens passés entre la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse et le rappeur, qui a prié ses fans de ne plus lui adresser de vœux de Noël ou pour le Nouvel An.

La demande du rappeur Gims de ne plus recevoir, entre autres, de vœux à l'occasion de Noël et du Nouvel An,  a provoqué de multiples réactions, notamment au sein du monde politique. Le chanteur a en effet réclamé le 31 décembre sur les réseaux sociaux à ses fans, en particulier «muslims» (musulmans), de ne pas lui souhaiter une bonne année, joyeux Noël et même son anniversaire, mais plutôt de se focaliser sur «nos trucs à nous», comme l'Aïd. 

A la suite de ces déclarations, plusieurs figures politiques ont notamment pointé les liens entre le rappeur et la candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse. «J'ai appris que Gims était financé par la région Île-de-France et qu'il avait apporté son soutien à Valérie Pécresse. Je demande aujourd'hui à Valérie Pécresse ce qu'elle pense de ces propos», a par exemple déclaré sur RMC la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.

«On ne collabore pas avec des artistes qui posent l'identité religieuse en préalable», a taclé pour sa part la députée LREM Aurore Bergé.

Le candidat à la présidentielle Eric Zemmour n'a pas manqué l'occasion de tourner en dérision sa rivale : «Maître Gims, soutien de Valérie Pécresse, vous parle d'identité», a-t-il twitté.

Gims est en effet apparu dans une vidéo diffusée par Valérie Pécresse dans le cadre de sa campagne pour les élections régionales de juin 2021, dans laquelle il se disait «fier de collaborer depuis maintenant quelques années» avec la candidate LR à la présidentielle. «Merci infiniment à Valérie Pécresse. Let's go !», déclarait l'artiste dans la vidéo où il faisait notamment référence au Marathon des talents, un concours de chant qui selon Libération a été subventionné par la région Ile-de-France à hauteur de 150 000 euros.

Cela contribue à créer des divisions

Du côté du Rassemblement national, plusieurs figures du parti ont avant tout vu une forme d'islamisme dans les propos du rappeur. «Gims n'est plus maître, il est passé ayatollah», a ironisé le responsable RN Julien Odoul. «Pourtant dans ses clips, Gims n'est pas vraiment conforme à la charia avec de l'alcool et des filles en maillot de bain. Il est intégriste musulman le 1er janvier et tout le reste de l'année, il est membre du showbiz», a poursuivi le conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté.

«Bravo pour tes rappels à la oumma [la communauté musulmane] !», a de son côté ironisé Damien Rieu, ancien candidat RN aux départementales. Né en République démocratique du Congo de parents chrétiens, celui qui se fait appeler Maître Gims s'est converti à l'islam en 2004, comme il l'expliquait à Libération dans un portrait datant de 2013.

«C'est préoccupant que de tels propos puissent être tenus puisqu'ils font, au sein d'une jeunesse qui apprécie ce rappeur, mauvaise et méchante école : cela contribue à créer des divisions», a commenté l'eurodéputé RN Gilbert Collard.

«Certains ne rêvent que de pousser les musulmans vers le communautarisme le plus bête, le plus crasse. Gims en est un bien triste exemple», a abondé le maire de Béziers Robert Ménard.

Enfin, le monde politique n'est pas le seul à avoir réagi. Dans un tout autre registre, le rappeur Booba a lui reproché à Gims... de s'être produit en concert pour une soirée de Nouvel An en 2020, pointant ainsi l'incohérence du chanteur.