France

Des journalistes de l'AFP agressés à Paris en marge d'une manifestation contre le pass vaccinal

Une équipe de l’AFP a été menacée de mort et agressée le 15 janvier à Paris en marge d’un rassemblement anti-pass vaccinal organisé par le mouvement Les Patriotes de Florian Philippot.

Des journalistes de l'Agence France-Presse (AFP) ont été menacés de mort et agressés et l'un des agents de sécurité les protégeant blessé à la tête le 15 janvier à Paris, en marge d'un rassemblement anti-pass vaccinal organisé par le mouvement Les Patriotes de Florian Philippot.

L'équipe, composée de deux journalistes reporters d'images (JRI), était accompagnée de deux agents de sécurité afin de couvrir le rassemblement au départ de la place du Trocadéro, dans l'ouest de Paris. Si les premières prises de vues ont été réalisées sans encombre, la situation s'est tendue après le départ du cortège au niveau du Palais de Tokyo, lorsque environ 150 individus, identifiés par l'AFP comme étant «d'extrême droite» par les journalistes, sont arrivés près de l'équipe.

Un individu cagoulé avec un mégaphone a alors déclaré : «C'est l'AFP, niquez-les ces fils de pute», relate la journaliste agressée. A cet appel, au moins une cinquantaine de personnes se sont dirigées vers la vidéaste pour en découdre avec elle. Les agents de protection se sont interposés, permettant aux deux JRI de prendre la fuite.

Les agents de sécurité ont ensuite été frappés, notamment à coups de matraque, alors qu'ils protégeaient la vidéaste, rattrapée par une vingtaine de manifestants. Les gardes et les journalistes rapportent avoir été menacés de mort avant que l'un des agents de sécurité ne reçoive une bouteille sur la tête, lui ouvrant le cuir chevelu. Ces derniers et les deux journalistes ont finalement réussi à s'abriter derrière un cordon de gendarmerie mobile et ont cessé de couvrir le rassemblement.

«En six ans de manifestations, c'est la première fois que je vis une violence pareille», a témoigné la journaliste, choquée, notamment par les menaces de mort. «L'homme cagoulé à l'origine du mouvement m'a saisie en me disant "Je vais te tuer, regarde-moi bien, je vais te tuer"», raconte-t-elle. «Si elle était tombée, elle aurait été rouée de coups», a ajouté son collègue vidéaste.

«L'AFP proteste vigoureusement contre cette agression intolérable et la volonté de certains d’empêcher ses journalistes de faire leur travail», a déclaré Phil Chetwynd, directeur de l'information de l'AFP, qui étudie «la possibilité d’engager des poursuites contre de tels actes inadmissibles».

Il s'agit de la deuxième agression dont est la cible une équipe de l'AFP couvrant des manifestations contre le pass sanitaire. En juillet 2021, deux JRI avaient reçu crachats et injures en marge d'une manifestation organisée par Les Patriotes.