En pleine grève des enseignants, Emmanuel Macron a tranché la galette des rois à l'Elysée le 12 janvier en prononçant une déclaration qui a suscité de nombreuses critiques. D'après des propos rapportés par Paris-Match le 13 janvier, le chef de l'Etat aurait ainsi salué «la France humble, silencieuse, au travail [...] cette France silencieuse qu'on entend si peu car elle se lève tôt pour travailler». D'aucuns y ont vu une forme de condescendance ou du mépris envers les grévistes et les manifestants.
Ainsi pour la députée socialiste et soutien d'Arnaud Montebourg à la présidentielle Laurence Rossignol, le président de la République a en fait salué la France «qui reste à sa place, accepte sa condition et ne conteste pas l’ordre social». «Les classes laborieuses mais pas dangereuses. Toujours le même imaginaire, la France de "eux qui ne sont rien" et s’en satisfont», a-t-elle ajouté.
La députée de La France insoumise Mathilde Panot a pour sa part traduit ce qui serait selon elle le sens caché des mots d'Emmanuel Macron : «Parce que sinon cette France qui était en grève aujourd'hui je l'emmerde.»
L'écologiste (EELV) Sandrine Rousseau a quant à elle estimé que c’était «comme ça qu’on parlait des domestiques au XIXe siècle». «Depuis il y a eu le droit du travail, l’émancipation, les conquêtes sociales… Bref quelques luttes qui nous ont sortis d’une société de rentiers», a-t-elle rappelé.
Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche et soutien de Christiane Taubira pour la présidentielle, a ironisé au sujet de cette phrase «venant d’un président qui parle beaucoup, rarement avec humilité et qui mange de la galette… la fève est pour lui».
Selon un membre du Rassemblement national dans l'Yonne, Jean-Christophe Letierce, Emmanuel Macron «provoque les enseignants qui descendent dans la rue, victimes de son incapacité à redresser le pays [...] nos enfants sont aussi concernés».