France

Grève du 13 janvier : les enseignants dénoncent la «pagaille» des protocoles Covid partout en France

A Paris comme en région, des enseignants d'écoles, de collèges et de lycées font grève pour exprimer leur ras-le-bol contre les protocoles anti-Covid qui leur sont imposés par le gouvernement. Au moins la moitié des écoles pourraient être fermées.

Exaspérés par la multiplication des changements de protocoles Covid qui leur est imposée par le gouvernement, de nombreux enseignants se mettent en grève partout en France ce 13 janvier. La moitié des écoles pourraient être fermées en conséquence de ce mouvement social.

Ainsi qu'en témoignent plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux, certains blocus d'établissements scolaires ont donné lieu à des tensions entre jeunes et forces de l'ordre. Le Media a par exemple fait état de deux interpellations aux abords du lycée Hélène Boucher, dans le XXe arrondissement de Paris.

«La police intervient depuis quasiment 1h30 pour mettre un terme au blocus», a pour sa part témoigné un autre vidéaste, relatant une action se déroulant au «sud de Nantes», au cours de laquelle les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène.

L'ensemble des syndicats enseignants a appelé à la grève dans les écoles, les collèges et les lycées, dénonçant une «pagaille indescriptible» dans les établissements scolaires. Le mouvement a également reçu le soutien d'organisations de parents d'élèves dont la principale, la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), ainsi que l'Union nationale des associations autonomes de parents d'élèves (Unaape).

«On marche littéralement sur la tête», résume l'enseignant et syndicaliste Benjamin Amar, dénonçant le «chaos» de la situation à l'école dans une récente interview pour RT France.

«Le gouvernement annonce des choses, mais on ne réfléchit pas à ce que cela signifie pour les personnels sur le terrain : c’est infernal ce qu’on nous demande et donc ça part à vau-l'eau», témoigne pour sa part Olivier Flipo, directeur d'une école dans le Val-d'Oise, interrogé par l'AFP.

Vers une «mobilisation historique» ?

Selon les prévisions du Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire, 75% des enseignants du premier degré pourraient ne pas franchir le portail des écoles, dont la moitié devraient donc être fermées.

L'organisation syndicale évoque une «mobilisation historique par son ampleur sur ces vingt dernières années». Depuis 2000, la plus forte mobilisation dans l'éducation date du 13 mai 2003, lorsque les enseignants s'étaient mis en grève pour protester contre la réforme des retraites de François Fillon. Le taux de grévistes avait alors atteint 74% dans le premier degré, 70,5% au collège, 65% en lycée général et technologique et 62,2% en lycée professionnel.

La quasi-totalité des syndicats a appelé à cette grève, à savoir : Snuipp-FSU, SE-Unsa, Snes-FSU, Snalc, CGT Educ’action, SUD Education, FO et Sgen-CFDT.