France

Guadeloupe : le démantèlement du piquet de grève du CHU vire à l'affrontement avec la police

Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté le 10 janvier en Guadeloupe à la suite du démantèlement du piquet de grève au CHU de Pointe-à-Pitre. Un manifestant a été interpellé pour «violences volontaires sur les forces de l'ordre».

En Guadeloupe, des affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre le 10 janvier en fin de matinée après le démantèlement du piquet de grève du Centre hospitalier universitaire (CHU) et l'interpellation d'un manifestant.  

Au CHU de Pointe-à-Pitre, le piquet de grève en place depuis plusieurs mois a été démantelé par les forces de l'ordre qui ont fait usage de bombes lacrymogènes, selon les médias locaux. Un manifestant a été interpellé pour «violences volontaires sur les forces de l'ordre» et 80 personnes se trouvaient toujours devant le CHU en fin de matinée, selon une source policière.

Par ailleurs, trois barrages ont été érigés tôt dans la matinée du 10 janvier au rond-point de Rivière des Pères sur la commune de Basse-Terre, a indiqué à l'AFP une source policière. «Un véhicule de police a été brûlé» et les forces de l'ordre ont essuyé des «jets de cailloux», selon la même source. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre un motard chutant lourdement devant le barrage enflammé de Rivière des Pères. Les pompiers ont confirmé que le motard a été «transporté dans un état grave au Centre hospitalier de Basse Terre». 

Des pics de 10 à 20 centimètres de long ont été jetés sur la route et de l'huile de vidange a aussi été déversée sur les axes concernés, selon la même source policière. Le nettoyage des axes étaient en cours en fin de matinée. La Guadeloupe a été secouée en novembre par un violent mouvement de contestation sociale, sur fond de crise autour de l'obligation vaccinale. Le combat contre l'obligation vaccinale ne concerne plus désormais que certains manifestants «déterminés à aller jusqu'au bout», selon les leaders des différentes organisations, et qui maintiennent des meetings et des actions sporadiques.

Il y a une semaine, le directeur du CHU de Guadeloupe Gérard Cotellon et ses deux adjoints avaient dû être exfiltrés par la police de leurs bureaux assiégés par des manifestants contre l'obligation vaccinale. Le 8 janvier, plusieurs centaines de personnes ont participé à un rassemblement citoyen pour dire «stop» aux violences contre le personnel hospitalier de l'île. Des soignants sont venus témoigner d'un climat «de terreur» au CHU et déploré «le climat généralisé de désinformation» autour de la crise sanitaire.