France

Saint-Pierre-et-Miquelon : un député de la majorité agressé par des manifestants (VIDEO)

La ministre de la Mer Annick Girardin a publié une vidéo montrant des manifestants jetant de la terre au visage du député Stéphane Claireaux devant son domicile de Saint-Pierre-et-Miquelon.

«L'agression de Stéphane Claireaux à son propre domicile lors de la manifestation contre le passe sanitaire est absolument inacceptable» : c'est par ces mots, accompagnés d'une vidéo de 6 secondes que la ministre de la Mer Annieck Girardin a condamné dans la soirée du 9 janvier une attaque subie par son ancien suppléant, aujourd'hui unique député de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Les images montrent le parlementaire se voir jeter au visage de la terre devant la porte d'une maison sous les huées et les rires de manifestants. «Ceux qui appellent à la violence doivent répondre de leurs actes. Le soutien du sénateur Stéphane Artano à cette mobilisation, en plus de le discréditer, démontre à nouveau son manque de responsabilité», a-t-elle encore dénoncé. 

Dans un communiqué de son ministère, l'agression est ainsi décrite : «En marge d’une manifestation citoyenne contre le passe sanitaire, plusieurs dizaines de manifestants se sont rendus devant le domicile du député Stéphane Claireaux. Dans un esprit de dialogue, celui-ci s’est rendu sur son perron où il a reçu de nombreux projectiles violemment projetés au visage suivis par des jets de pierres.»

«En s’en prenant directement à un élu de la République, à son domicile et devant sa propre famille, ces manifestants ont franchi la ligne rouge», a commenté Annick Girardin, citée dans le communiqué.

Le député placé sous protection

Sitôt publiées, les images ont suscité la condamnation du président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand. «Je viens de joindre notre collègue Stéphane Claireaux. Je l’ai assuré de mon soutien personnel et de la solidarité de l’Assemblée nationale face à l’intolérable agression qu’il a subie à son domicile alors qu’il proposait le dialogue», a-t-il écrit sur Twitter.

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, qui a dénoncé un «lynchage», a déclaré pour sa part avoir, avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, chargé le préfet de l'archipel d'«assurer sa protection». L'agression a suscité plusieurs réactions de parlementaires, notamment de la majorité, dans un contexte de multiplication des menaces formulées à l'encontre de la classe politique à cause du douloureux débat sur le pass vaccinal

«Quand allons-nous faire front commun pour dénoncer ces violences inacceptables qui font honte à notre démocratie et la mettent en danger ?», a écrit notamment la députée macroniste Aurore Bergé.