Comme le rapporte l'AFP le 7 janvier, plusieurs syndicats d'enseignants appellent à une grève nationale le jeudi 13 janvier, afin de dénoncer le protocole sanitaire mis en place à la rentrée des classes pour faire face au variant Omicron. Protocole qui nécessite, entre autres, une multiplication des tests pour les cas contacts dans le cadre scolaire.
Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat d'enseignants du primaire, a par exemple déploré l'existence d'«une pagaille indescriptible» dans les écoles depuis la rentrée des classes du 3 janvier. Le syndicat des enseignants Unsa a rejoint l'appel, toujours selon l'AFP. Appel encore plébiscité par la CGT Educ’action qui, dans son communiqué partagé le 7 janvier sur les réseaux sociaux, a expliqué avoir toujours été «favorable au maintien de l’ouverture des écoles mais pas à n’importe quel prix et surtout pas au détriment de la santé et des conditions de travail des personnels».
Un protocole sanitaire qui sème la confusion
«Les parents deviennent chèvre», résume Laurent Zameczkowski, vice-président de la fédération de parents d'élèves Peep, cité ce 7 janvier par l'AFP. «Il faut récupérer votre enfant, les tests et les pharmacies sont pris d'assaut, l'attente est pénible [et en général] les autotests ne sont pas donnés comme prévu», ajoute-t-il.
«C'est le foutoir [...], les parents craquent complètement, car pour ceux qui travaillent, ça devient très compliqué, ils courent partout», renchérit de son côté Nageate Belahcen, coprésidente de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE).
Les élèves sont désormais soumis à trois tests en quatre jours s'il y a un cas positif dans la classe : un antigénique ou PCR le jour de l'annonce du cas Covid, avec attestation à donner à l'école, puis des autotests à faire à la maison à J+2 et J+4.
Un dispositif compliqué, alors que les cas se multiplient, avec déjà 9 202 classes fermées le 6 janvier, au plus haut depuis le printemps 2021.
Le ministre de l'Education a reconnu le 7 janvier sur CNews que ce protocole était «extrêmement difficile» à vivre pour les familles. Il a aussi admis que «çà et là, il peut y avoir des pharmacies en rupture de stock d'autotests», mais que «normalement elles sont réalimentées».
Les témoignages faisant état de couacs sont pourtant nombreux. «La remontée des parents, c'est qu'il y a eu un gros cafouillage dans l'application du nouveau protocole, même s'ils ne veulent pas que les écoles soient fermées», constate Patrick Salaün, président de l'Union nationale des associations autonomes de parents d'élèves (Unaape).
«C'est juste ingérable», «tout le monde hallucine»...
«C'est juste ingérable», estime de son côté Alexandre Leone, parent d'un élève de CE2 en Seine-Saint-Denis interrogé par l'AFP, qui a dû garder son enfant dans l'attente d'un test, et dit «ne pas pouvoir passer sa journée à faire la queue» à la pharmacie car il est en télétravail.
D'autres sont confrontés aux difficultés liées aux enseignants absents non remplacés.
«On ne s'attendait quand même pas à un tel chaos», témoigne le père d'une élève de CE1 à Vincennes (Val-de-Marne) dont l'enseignante, absente, a eu un premier remplaçant puis un deuxième, qui finalement a été malade à son tour.
Caroline, près de Nantes (Loire-Atlantique), a dû garder son fils de CM2, dont l'enseignante devait se faire tester, puis sa fille dont l'agent territorial dans les écoles maternelle (Atsem) était dans le même cas, avant d'avoir à nouveau son fils à la maison... «Tout le monde hallucine», dit-elle.