France

«In Europe we trust» : la formule du ministre Jean-Baptiste Djebbari fait réagir

A l'occasion de la venue d'Ursula Von der Leyen à l'Elysée, le ministre délégué chargé des Transports a publié un tweet en anglais faisant référence à la devise nationale américaine. La formule a suscité de nombreuses critiques.

Nouvelle polémique autour de la présidence française du Conseil de l'Union européenne : dans la soirée du 6 janvier, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a commenté la venue de la présidente de la Commission européenne à l'Elysée par la formule «In Europe we trust» («Nous avons confiance en l'Europe»), alors que le drapeau étoilé de l'UE était projeté sur le palais présidentiel.

«En anglais et avec une formule américaine ?», s'est par exemple étonné le chroniqueur star de la chaîne Cnews Mathieu Bock-Côté. «On a déjà un nominé pour la Carpette anglaise 2022», a de son côté attaqué la journaliste du Figaro Eugénie Bastié sur Twitter.

«La secte européiste sombre dans le délire», tance le RN

Ce recours à la langue de Shakespeare, ainsi que la référence à la devise religieuse des Etats-Unis «In God we trust» («Nous avons confiance en Dieu»), n'ont en outre pas été appréciés par une série de personnalités du camp souverainiste. «Faire confiance ou croire, telle est la question !» a ainsi ironisé le mouvement Génération Frexit, en incriminant la «religion sectaire» de l'Union européenne, qui «nous mène collectivement à la ruine». Evoquant la perspective, avec la présidence française de l'UE, «de 6 mois de cérémonies, prières, communions + sacrifices des intérêts français».

Sur le même registre, Pierre Lévy, rédacteur en chef du mensuel «eurocritique» Ruptures, a jugé sur le réseau social que Jean-Baptiste Djebbari était dans le vrai en employant ce décalque de la formule inscrite sur les billets de banque américains. Selon lui, l'UE s'apparente bien à «la nouvelle religion avec ses fidèles, ses fanatiques, ses dogmes, ses règles, son catéchisme, et son rejet des mécréants». Le tweet du ministre a aussi inspiré le conseiller spécial de Marine le Pen, Philippe Olivier, selon qui «la secte européiste sombre dans le délire».

Ancienne figure des Gilets Jaunes et désormais soutien d'Eric Zemmour, Jacline Mouraud n'a pas été en reste : «Représentatif de votre soumission et votre "mission" à détruire la nation française. En avril : bye !», a-t-elle tweeté, évoquant l'élection présidentielle à venir. Florian Philippot, pour les Patriotes, a lui aussi attaqué de front «ce ministre qui oublie la langue française et le drapeau national !».  

Les polémiques autour de l'UE et de la place de la langue française se sont multipliées dans la période récente : après les vives réactions suivant l'installation du seul drapeau européen sous l'Arc de Triomphe, l'Académie française a annoncé, le 5 janvier, qu'elle n'excluait pas de saisir le Conseil d'Etat pour contester la version bilingue de la carte d'identité, généralisée en août 2021. De leur côté, Emmanuel Macron et les membres de la Commission européenne ont rendu hommage au Panthéon, dans la matinée du 7 janvier, à Jean Monnet et Simone Veil, deux piliers de la construction européenne, à l'occasion du lancement de la présidence française du Conseil de l'UE.