Avec ses propos sur sa volonté d'«emmerder» les personnes non vaccinées contre le Covid-19 «jusqu'au bout», Emmanuel Macron a réussi à monopoliser l'attention médiatique et politique. Plusieurs figures politiques ont en effet encore réagi ce 6 janvier aux déclarations du président français dans Le Parisien, qui a même fait des émules langagiers.
C'est eux qui nous [...] emmerdent
Exemple avec Manuel Valls. «La phrase peut choquer, mais je ne suis jamais contre la transgression, d'une certaine manière on provoque ainsi le débat», a d'abord expliqué l'ancien Premier ministre sur RTL, soutenant le message du chef de l'Etat. Relancé sur son point de vue à l'égard des non vaccinés, celui qui avait soutenu Emmanuel Macron en 2017 a répondu dans un demi-sourire : «Si je voulais copier le président de la République, d'une certaine manière, c'est eux qui nous em...bêtent, qui nous emmerdent, puisque c'est ça le terme», a-t-il lâché.
«Mais de l'autre côté, je pense que les responsables publics doivent contribuer à une forme d'apaisement du débat, parce que si on continue comme ça, au fond ce sont les extrêmes qui en profiteront et notre démocratie qui en sera profondément atteinte», a-t-il contrebalancé.
La cruauté avouée, assumée, qui parade devant des Français méprisés
Candidat à la présidentielle et donc rival d'Emmanuel Macron en avril prochain, Eric Zemmour a pour sa part estimé sur Europe 1 que les propos du chef de l'Etat n'étaient «pas un dérapage», mais étaient selon lui calculés. «Il savait exactement ce qu'il faisait. Je pense que c'est un coup politique [...] Il instrumentalise cyniquement le Covid», a estimé l'ancien journaliste, pour qui le président cherche à imposer l'imposer comme thème de la campagne «pour qu'on ne parle pas de son bilan». Eric Zemmour a par ailleurs souligné que selon lui, dans l'interview du chef de l'Etat, «la phrase la plus grave c'est : "Les non-vaccinés ne sont pas des citoyens"».
«J'aimerais bien qu'il emmerde d'autres gens comme les caïds, les trafiquants de drogue, les gens qui ont brûlé les voitures à la Saint-Sylvestre», a-t-il ajouté. Dans un tweet publié la veille dans la nuit, le candidat de droite avait déjà écrit que les termes employés par Macron n'étaient pas «seulement la déclaration cynique d'un politicien qui veut exister dans la campagne présidentielle [mais aussi] la cruauté avouée, assumée, qui parade devant des Français méprisés».
«C'est de la démagogie cynique, pitoyable, incompatible avec la fonction de président de la République. S'il n'y avait pas l'élection présidentielle dans moins de 100 jours, j'aurais fait une motion de destitution [à l'encontre d'Emmanuel Macron]», a pour sa part affirmé Nicolas Dupont-Aignan sur CNews, toujours ce 6 janvier.
A gauche, le candidat du PCF Fabien Roussel, opposé à l'obligation vaccinale, a rebondi sur la polémique pour attaquer les laboratoires qui produisent les vaccins contre le Covid, estimant qu'il fallait «lever les brevets sur les vaccins» et «sortir la santé des griffes de la finance». Sur LCI, il a poursuivi son raisonnement en qualifiant Emmanuel Macron de «gardien de la finance». «Il veut "emmerder" les Français, moi je veux "emmerder" les big pharma», a-t-il conclu.