France

«Emmerder» les non-vaccinés : les mots de Macron soulèvent un tollé dans les rangs de l'opposition

Le président a déclaré, dans Le Parisien, vouloir «emmerder» les non-vaccinés et le «faire, jusqu’au bout» plutôt que de rendre la vaccination purement et simplement obligatoire. Des propos qui ont indigné de nombreux membres de l'opposition.

Les propos ne sont pas passés inaperçus – et ont rapidement fait réagir sur les réseaux sociaux. «Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français [...] Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout», a déclaré Emmanuel Macron dans un entretien au Parisien publié le 4 janvier. «Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force», a également confié le chef d'Etat, préférant les priver de l'accès à un grand nombre des lieux de loisir et de vie sociale via le pass vaccinal, débattu actuellement à l'Assemblée.

A gauche, parmi les figures de l'opposition, le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a épinglé un «aveu sidérant» du président : «C’est clair le #PassVaccinal est une punition collective contre la liberté individuelle», a-t-il analysé.

Propos indigne et irresponsable

Fabien Roussel, candidat à la présidentielle pour le Parti Communiste, rejoint le chef des Insoumis dans sa réprobation des propos du président de la République. Il affirme sur Twitter qu'il s'agit d'un «propos indigne et irresponsable».

Le député François Ruffin ironise pour sa part : «C'est beau, c'est digne, un président de la République, fier d' "emmerder" des Français.»

Dans un message lapidaire sur Twitter, Anne Hidalgo a réagi à la déclaration présidentielle par ce message en forme de slogan : «Réunir la France».

La droite à l'offensive également contre les propos du chef de l'Etat

Coté Les Républicains, c'est le député Julien Aubert qui a fustigé les mots du président. «Quel mépris de classe, quelle malveillance suinte de ses propos, qui rejettent ceux qu’ils qualifient de sous-citoyens, aux marges de la République !», écrit-il sur Twitter. 

«Un Président ne devrait pas dire ça», a de son côté déclaré la candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen,  ajoutant que «le garant de l'unité de la nation s'obstin[ait] à la diviser et assum[ait] vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone».

Eric Zemmour n'a pas tardé à réagir aux propos d'Emmanuel Macron en affirmant sur Twitter : «Président, j’arrêterai d’emmerder les Français.»

Jean-Frédéric Poisson, président de VIA et soutien d'Eric Zemmour,  rejoint ce dernier dans sa critique et déclare sur twitter : «2 ans qu'on alerte sur Macron qui veut tuer nos libertés. Et c'est nous les "complotistes"?», interroge-t-il.

Une telle guerre du chef de l'État contre des millions de Français est sans précédent !

Nicolas Dupont-Aignan charge également le président de la République dans un tweet condamnant ce qu'il perçoit comme un aveu d'échec : «Macron déclare la guerre à des millions de Français pour masquer le fiasco de sa politique sanitaire ! Sa stratégie du bouc émissaire déshonore sa fonction. Vivement son remplacement le 24 avril.»

Florian Philippot, opposant acharné à la politique sanitaire du gouvernement, attaque lui aussi avec virulence le chef de l'Etat : «Ce type qui se dit président de la République est un petit personnage indigne, il finira dans les poubelles de l’Histoire !», affirme le président du parti Les Patriotes.

François Asselineau, président de l'UPR, a rejoint les autres voix de l'opposition dans un tweet où il appelle à la destitution du chef de l'Etat. «Une telle guerre du chef de l'État contre des millions de Français est sans précédent !», ajoute-t-il avec colère.

Malgré cette unanimité de l'opposition, le gouvernement espère une adoption définitive en fin de semaine ou début de semaine prochaine du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, avant une entrée en vigueur au 15 janvier.