«On a vu hier soir une forme d'amicale de l'irresponsabilité se constituer avec les députés de La France insoumise, du Rassemblement national et les députés LR» : interrogé ce 4 janvier sur France inter, Gabriel Attal ne décolérait pas quant à la suspension, dans la nuit, de l'examen du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal. Par un vote à main levée, une majorité de députés a en effet refusé de poursuivre jusqu'au petit matin l'examen du texte, qui comprend les nouvelles propositions de mesures sanitaires du gouvernement.
Si, au sein de l'opposition, certains — à l'image du député LFI Ugo Bernalicis — ont jugé la suspension nécessaire «pour reprendre l'examen du texte [le lendemain] dans des conditions normales», Gabriel Attal ne l'entend pas de cette oreille.
Il a ainsi accusé les oppositions de tenter un «coup de procédure, pour essayer de faire dérailler le calendrier de l'adoption du pass vaccinal», estimant par ailleurs qu'elles avaient «manifestement réussi». Le porte-parole du gouvernement, qui table sur une entrée en vigueur du dispositif controversé au 15 janvier, a prévenu : «Evidemment on ira au bout de l'examen de ce texte et on visera le calendrier qui était prévu. On essaiera d'être au plus près du calendrier qui était prévu.»
Un «camouflet» et une «correction» pour le gouvernement, selon l'opposition
La suspension de séance a été saluée par plusieurs membres de l'opposition. «C'est un camouflet pour le gouvernement», s'est réjoui le député LR Julien Aubert, tandis que Jean-Luc Mélenchon, chef de file des insoumis, s'est félicité d'une «correction» infligée au ministre de la Santé Olivier Véran.
Il reviendra à la conférence des présidents de groupes parlementaires du palais Bourbon (réunis ce 4 décembre à 10h) d'inscrire la suite de l'examen du texte à l'agenda de l'Assemblée.