France

L'Etat demande aux hôpitaux franciliens de déprogrammer des soins pour accueillir des patients Covid

L'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France a demandé aux établissements de santé franciliens «de déprogrammer le maximum des activités chirurgicales et médicale qui peuvent l'être» en raison de l'afflux de malades du Covid.

Affirmant que le «palier 2», qui correspond à «50% de lits de soins critiques occupés par des malades Covid», était sur le point d'être franchi «dans les prochains jours», l'ARS Ile-de-France a demandé à tous les hôpitaux et cliniques de la région de déprogrammer, à partir du 3 janvier, le maximum des activités chirurgicales et médicales qui peuvent l'être, tout en préservant «pour l'instant» certaines spécialités comme la cancérologie, les greffes, la chirurgie cardiaque, la pédiatrie et la néphrologie.

Avec 4 044 patients Covid hospitalisés le 30 décembre au soir, dont 732 en soins critiques, «la situation est très inquiétante», a estimé l'administration publique dans son message envoyé à tous les établissements de santé de la région, et dont l'AFP a obtenu copie.

Des sacrifices «nécessaires»

Pour ne rien arranger, les établissements subissent aussi «des tensions très fortes sur les ressources humaines», en particulier les infirmières, et «le pic épidémique sur la grippe», précise le message ici cité par l'AFP.

Des sacrifices «nécessaires» afin de «réaffecter des personnels et ouvrir de nouveaux lits pour accueillir de nouveaux patients Covid», sachant que «le pic de la vague arrivera fin janvier/début février» selon les prévisions de l'Institut Pasteur, «ce qui veut dire que les établissements doivent tenir encore plusieurs semaines».

Les hôpitaux de Paris (AP-HP) avaient déjà enjoint à leurs chefs de service mercredi de «limiter l'activité programmée de la semaine prochaine aux prises en charge pour lesquelles un pronostic vital est en jeu, avec le maintien dans la mesure du possible des activités de transplantation».

Le plus grand groupe hospitalier français fait face à «des tensions extrêmement fortes», comme en attestent les «lits de soins critiques tous occupés», mais aussi le nombre d'appels au Samu «considérablement plus élevé que d'habitude» en fin d'année et «le nombre de lits brancards dans les services d'urgence régulièrement au-dessus de 100 le matin».