France

Antilles : les soignants opposés à la vaccination pourront bénéficier d'une rupture conventionnelle

Le ministère des Outre-mer a annoncé le 20 décembre que les soignants ne souhaitant pas se faire vacciner en Guadeloupe et en Martinique pourraient bénéficier d'une rupture conventionnelle et bénéficier d'une reconversion professionnelle.

Dans un communiqué du 20 décembre, le ministère des Outre-mer annonce que les personnels de santé des Antilles réfractaires à l'obligation vaccinale seront «suspendus» au 31 décembre et pourront «s'orienter vers un nouveau métier» via une «cellule d'accompagnement et de reconversion professionnelle». 

Pour les personnes qui acceptent la vaccination, il est mis fin à leur suspension dès la première injection et la reprise des fonctions sera immédiate

Afin de les accompagner, des «instances d'écoute et de dialogue pour les professionnels de santé non vaccinés» sont désormais opérationnelles en Guadeloupe et en Martinique. «Il s'agit vraiment de dialoguer, sans aucun jugement pour les personnes qui viennent nous voir», explique auprès de l'AFP la présidente de la Conférence de l'autonomie et de la santé en Guadeloupe, Marie-France Tirolien.

Les personnels qui s'inscrivent sur le site en vue d'un échange autour de leur refus d'être vaccinés voient leur «suspension de salaire éventuelle interrompue sans reprise d'activité», selon le communiqué du ministère. Après l'obtention d'un rendez-vous, les soignants ont huit jours pour indiquer s'ils acceptent ou non la vaccination.

«Pour les personnes qui acceptent la vaccination, il est mis fin à leur suspension dès la première injection et la reprise des fonctions sera immédiate», précise le communiqué ministériel, alors qu'«une aide en trésorerie pourra être accordée à ceux ayant subi une interruption de rémunération».

Pour ceux qui refuseraient toujours de se faire vacciner, l'Etat propose un «dispositif de rupture conventionnelle», ainsi qu'un «accompagnement vers une reconversion professionnelle avec un placement en congé de formation». Au 20 décembre, «270 personnes se sont inscrites sur la plateforme, une centaine de rendez-vous est programmée et 33 ont déjà été réalisés», a décompté le ministère. En Guadeloupe, près de 10 000 soignants sont concernés par l'obligation vaccinale, a précisé l'Agence régionale de santé de Guadeloupe. Selon elle, le territoire se situe «au-dessus de 90% de conformité». Un chiffre qu'elle avait déjà donné le 20 novembre.

L'île a été secouée par des mouvements de protestation contre cette obligation, dont une grève générale le 15 novembre contre les éventuelles suspensions vis-à-vis des travailleurs de la santé dans tous les secteurs. Des blocages, ainsi que des violences, avaient éclaté durant plusieurs nuits, conduisant à la mise en place d'un couvre-feu – tout comme en Martinique, également touchée par des manifestations et des violences urbaines

Des négociations avec le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu avaient eu lieu fin novembre.