France

Suppositoire contre le Covid-19 : l'Institut Pasteur de Lille suspend ses essais cliniques

L'institut a mis en avant des difficultés administratives et le manque de volontaires afin de justifier la suspension des essais cliniques du Clofoctol, une molécule utilisée sous forme de suppositoires qui serait efficace contre le Covid-19.

Le 9 décembre, l’Institut Pasteur de Lille a annoncé suspendre les essais cliniques de son médicament contre le coronavirus en pointant des difficultés de nature administrative, ainsi que le manque de volontaires disponibles. 

Les délais d’obtention des autorisations sont à l’origine de difficultés très importantes pour recruter des volontaires

Dans un communiqué de presse, l'institut rappelle que le Clofoctol est une molécule qu'il avait identifiée au printemps 2020 dans le cadre de la recherche de traitements contre le Covid-19. «De nombreuses procédures ont malheureusement retardé le début possible de [l'] essai clinique [du Clofoctol]», déplore ensuite l'Institut, qui explique que «les délais d’obtention des autorisations sont à l’origine de difficultés très importantes pour recruter des volontaires».

«Les conséquences financières de ces difficultés ont amené la direction de l’Institut Pasteur de Lille à prendre la décision de ne plus recruter de patients afin de reconfigurer le projet pour l’adapter à l’évolution de la pandémie», conclut le communiqué, en indiquant toutefois que «la direction de l’Institut Pasteur de Lille [communiquerait] prochainement sur ce changement de stratégie».

Manque de volontaires et freins administratifs 

Selon CNews, le centre de recherches devait trouver 700 volontaires de plus de 50 ans, non vaccinés, et présentant un symptôme du Covid-19 afin que les essais cliniques soient valides. Un profil rare alors que la grande majorité de cette tranche d'âge est désormais vaccinée : seuls 12 volontaires auraient ainsi été recrutés.

Selon Jacques Richir, le président du conseil d'administration de Pasteur Lille cité par CNews, l'expérimentation du Clofoctol aurait dû démarrer dans les 6 à 9 mois suivant le début de l’épidémie de Covid-19. En février 2021, le Comité de pilotage national des essais thérapeutiques (Capnet) avait refusé à l’Institut l’autorisation d’accélérer les essais, mais les chercheurs n'avaient pas abdiqué et l'essai avait même été labellisé «priorité nationale».

Comme le rappelle France 3 Hauts-de-France, le Clofoctol a été utilisé pendant des dizaines d'années en France sous la forme de suppositoires d'Octofène, prescrits pour traiter d'autres pathologies.