Le ministre de l'Education et des Sports Jean-Michel Blanquer a fait savoir le 9 décembre sur BFMTV que la France ne boycottera pas les Jeux olympiques d'hiver de Pékin 2022 sur le plan diplomatique, contrairement aux Etats-Unis, au Canada, à l'Australie et au Royaume-Uni. «La France ne le fera pas», a déclaré Jean-Michel Blanquer, précisant qu'il n'effectuerait toutefois pas le déplacement à Pékin en février 2022 pour la compétition : c'est la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, qui devrait se rendre en Chine. Paris avait, dans un premier temps, indiqué qu'il «se coordonnerait» avec les autres pays de l'Union européenne sur l'attitude à adopter.
Le Royaume-Uni et le Canada ont rejoint, le 8 décembre, les Etats-Unis et l'Australie dans le «boycott diplomatique» des Jeux de Pékin, accusant la Chine de porter atteinte aux droits de l'homme, notamment dans sa région à majorité musulmane du Xinjiang, ce que Pékin a toujours démenti. Ces pays enverront donc des athlètes aux Jeux, mais pas de responsables officiels.
Les partisans du boycott «paieront inévitablement le prix de ce mauvais coup», selon Pékin
«Le recours des Etats-Unis, de l'Australie, du Royaume-Uni et du Canada à la scène des Jeux olympiques à des fins de manipulation politique est impopulaire et revient à s'isoler soi-même», a estimé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin. Ces pays «paieront inévitablement le prix de ce mauvais coup», a-t-il précisé, confirmant que Pékin envisage des représailles.
Le porte-parole a affirmé que son pays n'avait pas adressé d'invitations aux pays en question. «Que leurs représentants officiels viennent ou non, les Jeux d'hiver de Pékin seront une réussite», a-t-il assuré. Les JO sont prévus du 4 au 20 février 2022 mais peu de responsables politiques mondiaux devraient faire le déplacement, en raison des restrictions imposées par la Chine à l'entrée des étrangers afin de lutter contre le Covid-19. A l'exception notable du président russe Vladimir Poutine, qui a accepté l'invitation de son homologue chinois Xi Jinping.
Interrogé sur ces polémiques, le Comité international olympique a de nouveau invoqué sa «neutralité» pour s'abstenir de commenter ces «décisions purement politiques», se réjouissant surtout de l'absence de boycott sportif. «L'intégrité des Jeux, c'est l'intégrité des compétitions sportives, c'est pourquoi notre attention se concentre pleinement sur les athlètes», a souligné Thomas Bach, le patron de l'instance, face à la presse.