France

Non-vaccinés : pour Patrick Pelloux, «on sait qui va mourir» lors de la cinquième vague de Covid

Dans un propos tendant à justifier l'obligation vaccinale, l'urgentiste a déclaré que le profil des morts de la cinquième vague du Covid-19 était connu, mais les chiffres relativisent ses dires.

Depuis le début de la crise du Covid, voilà bientôt deux ans, les médecins se succèdent sur les plateaux de télévision au gré de la météo épidémique. Et l'urgentiste le plus célèbre de France, Patrick Pelloux, ne déroge pas à la règle. Dans un passage sur le plateau de l'émission C dans l'air diffusé le 3 décembre sur France 5, il a estimé que les non-vaccinés menaçaient la stratégie de lutte contre l'épidémie, plaidant pour l'obligation vaccinale.

«Je crois qu'en effet on est arrivé au bout d'un cycle, on s'est tous mis à expliquer les vaccins. On est arrivé quand même à un bon score, je trouve, sur la vaccination mais il reste 6 millions [environ de non-vaccinés]», a-t-il expliqué.

Et au médecin d'estimer qu'on «ne peut pas remettre en cause toute la politique et toute l'économie et toute la charge sociale et les écoles» en refusant le vaccin. 

«Ces 6 millions, on sait qui va mourir là de cette vague, on le sait, c'est ceux qui ne seront pas vaccinés», a-t-il affirmé par ailleurs, déclarant qu'il allait falloir «faire un choix» sur l'obligation vaccinale. 

Les vaccinés désormais majoritaires dans les décès

Cette dernière affirmation semble cependant éloignée des chiffres connus sur cette cinquième vague qui est désormais bien avancée. Et pour cause, en raison notamment de l'augmentation de la couverture vaccinale en France (qui est désormais d'environ 75% de la population, dont 90% des adultes), les non-vaccinés, plus rares en population générale, sont désormais minoritaires dans les pourcentages d'hospitalisations et de décès liés au Covid.

L'organe de fact checking de Libération Checknews a ainsi relayé le même jour que les propos du médecin les chiffres d'hospitalisation et de décès de non-vaccinés. «Concernant les hospitalisations conventionnelles, les non-vaccinés représentent désormais 43% des entrées, contre 57% pour les vaccinés», écrivaient les rédacteurs de l'article. 

Pour l'entrée en réanimation, la part vaccinés/non-vaccinés était égale à 50% et pour les décès, les non-vaccinés étaient désormais minoritaires à 46%.

Mais, rappelait le quotidien, si «les vaccinés, en valeur absolue, sont désormais majoritaires dans les entrées à l’hôpital, ils ont toujours sept fois moins de risques d’être hospitalisés que les non-vaccinés».