Jacline Mouraud, figure du mouvement des Gilets jaunes dont elle avait ensuite pris ses distances, a annoncé son ralliement à Eric Zemmour le 4 décembre, la veille du premier meeting du nouveau candidat déclaré à la présidentielle tenu à Villepinte. Dans un communiqué publié sur Facebook intitulé «Avoir la France dans le cœur», celle qui avait pourtant annoncé sa candidature à l’élection présidentielle en 2020 affirme avoir été «sollicitée» par le polémiste et, en conséquence, retirer sa propre candidature.
Assurant vouloir représenter «la France populaire, celle du peuple» et se qualifiant volontiers de «gaulliste sociale», Jacline Mouraud affirme vouloir représenter le «peuple qui souhaite vivre dignement de son travail» mais aussi «les territoires périphériques» de la France.
Elle croit ainsi voir en la candidature d’Eric Zemmour une opportunité pour «retrouver l’équilibre de nos finances publiques, condition nécessaire et indispensable à une véritable souveraineté nationale».
Elle a également motivé son ralliement en affirmant : «nous devons tout à la France, parce qu’elle est en danger»
Des positions controversées parmi les Gilets jaunes
Jacline Mouraud était devenue une personnalité du mouvement des Gilets jaunes lors de la diffusion en octobre 2018 d’une vidéo sur Facebook qui avait cumulé plus de six millions de vues. Elle y dénonçait notamment «la traque aux automobilistes», point de départ du mouvement social qui allait suivre.
Pour autant, rapidement, ses positions sont remises en cause au sein des Gilets jaunes. Parmi les principaux reproches qui lui étaient adressés figurait celui de s'être déclarée en faveur d'un dialogue avec le gouvernement, fin 2018.
Au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron visant à calmer la contestation qui battait alors son plein, elle avait appelé à «sortir intelligemment du mouvement», au cours d'une intervention sur LCI le 11 décembre 2018.
«Ils [les dirigeants] n'ont pas dit qu'ils étaient fermés à tout le reste», avait-elle justifié pour inciter les Gilets jaunes à participer au grand débat annoncé par le président. Cette position lui a valu de nombreuses critiques de la part des partisans de la poursuite de la mobilisation.
A l'AFP, Jacline Mouraud, qui s'est régulièrement plainte d'avoir reçu des menaces de mort depuis la vidéo qui l'a rendue célèbre, explique avoir «pris ses distances avec la violence du mouvement» mais demeurer fidèle à son « canal historique».