France

Ironisant sur le «grand remplacement», un influenceur souhaite une «guerre civile», puis s’excuse

Réagissant à la candidature de l'éditorialiste Eric Zemmour, l'influenceur de gauche Pantoufl a tenté de tourner en dérision l’idée du «grand remplacement», plaidant pour «l'anéantissement des bœufs qui peuplent la France». Avant de s'excuser.

Pantoufl, un influenceur qui se revendique de gauche et actif sur la plateforme Twitch, a provoqué un tollé en tenant des propos sarcastiques en réaction à la candidature d’Eric Zemmour le 2 décembre. S’exprimant sur le «grand remplacement» théorisé par l'écrivain Renaud Camus, qu’il voulait tourner en dérision, il a indiqué, non sans ironie, être «pour le grand anéantissement des bœufs qui peuplent la France» avant d’espérer une «guerre civile» où «ils vont tous crever la bouche ouverte […], où ils se feront probablement égorger».

Des propos aussitôt signalés à Pharos, l’organisme qui recense les contenus illicites en ligne, et qui n’ont pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. Damien Rieu, ancien candidat du Rassemblement national aux élections départementales, a notamment diffusé la séquence vidéo sur son compte Twitter. Il a néanmoins indiqué être favorable à laisser «les gens dire ce qu’ils pensent», tout en raillant le rétropédalage du streamer : «C’est bon arrête de pleurnicher bichette. On veut une extrême gauche solide pas de la white fragility. Staline aurait pas bougé un poil de moustache».

Dénoncer le «fantasme du grand remplacement»

Pantoufl s’est toutefois vu contraint de réagir alors que la polémique enflait. Il a supprimé la rediffusion de son émission au profit d’une nouvelle vidéo où il tente de se justifier.

«J’ai un goût prononcé pour la provocation, l’outrance et l’humour noir», explique-t-il en préambule, évoquant son «esprit un peu nihiliste». Il a également souligné avoir voulu dénoncer «le fantasme de ceux qui croient au grand remplacement et au choc des civilisations» par la caricature, reconnaissant que sa phrase était «malheureuse» et assurant qu’il ne souhaitait pas de guerre civile en France.

Un mea culpa complété ensuite par un communiqué, dans lequel l'influenceur soulignait la nature caricaturale mais aussi «l’hyperbole» de son propos, tout en signalant avoir reçu des menaces de mort.

Théorisé par l'écrivain Renaud Camus, le concept de «grand remplacement» a été utilisé par Eric Zemmour depuis le début de sa pré-campagne, notamment lors de son adresse aux Gilets jaunes. Le journaliste et désormais candidat déclaré à l'élection présidentielle en a fait un de ses axes politiques majeurs.