France

Vers un renforcement des restrictions ? Une cinquième vague source d'inquiétudes en Europe

Alors que la cinquième vague de Covid balaie l'Europe, des scientifiques ont appelé les Français à réduire le nombre de convives réunis à table. Plusieurs villes ont aussi renforcé les restrictions sanitaires en vigueur dans les évènements publics.

Les inquiétudes grandissent à mesure que la cinquième vague de Covid-19 se répand en Europe. En France, Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du conseil scientifique, conseille aux Français de réduire le nombre de convives réunis à table lors des fêtes de fin d'année. «Si on fait des dîners, ce n'est plus à douze mais à quatre», a-t-il déclaré dans une interview accordée au Parisien le 26 octobre.

L'épidémiologiste base ses propos sur le quatrième volet de l'étude ComCor réalisé par l'Institut Pasteur et publié dans The Lancet Regional Health Europe le 26 novembre. L'étude évalue les endroits les plus à risques relatifs à la contamination au Covid-19.

Cette nouvelle mouture de l'étude établit que les soirées privées ou en discothèque augmentent de 340% le risque de contracter le Covid pour les personnes de moins de 40 ans, de 150% pour les personnes de plus de 40 ans. Selon cette étude, les lieux de fête sont bien plus à risques que le métro (+20%) ou les trains (+30%).

Si les scientifiques appellent à la prudence au sein de la sphère privée, l'arrivée de la cinquième vague couplée à l'apparition du nouveau variant Omicron a aussi poussé les gouvernements européens à renforcer les restrictions sanitaires dans les évènements publics. Face à la reprise de l'épidémie, plusieurs communes ont annulé les animations et les repas de fêtes. Au grand désespoir de leurs administrés.

Renforcement des restrictions sanitaires en vigueur dans les lieux publics

Si les marchés de Noël sont maintenus, les restrictions sanitaires en vigueur lors des évènements publics ont été renforcés. Alors que la saison des marchés de Noël est lancée depuis le 26 novembre, le gouvernement a annoncé la veille que les marchés de Noël seraient soumis au pass sanitaire au niveau national. L'obligation du port du masque dans les lieux recevant du public est également de retour, et elle concerne donc également les marchés de Noël. Néanmoins, le ministre de la Santé Olivier Véran a précisé que les préfets seraient habilités «département par département à rendre obligatoire le port du masque en extérieur».

Certains marchés de Noël, comme celui de Strasbourg ou Nantes n'appliquent pas le pass sanitaire dans l'ensemble de l'enceinte. A Marseille, le pass sanitaire est requis, mais pas le port du masque. A Bordeaux et Lille, le pass sanitaire est demandé à l'entrée du marché de Noël ainsi que le port du masque. En Allemagne, le marché de Noël de Sarrebruck a été reporté à une date inconnue à cause de la flambée de Covid dans le pays. Quant à celui de Munich, il a été purement et simplement annulé alors que la cinquième vague de coronavirus balaie le pays. 

«La situation est en train de s'aggraver sur le front de l'épidémie»

«La situation est en train de s'aggraver sur le front de l'épidémie», a déclaré Olivier Véran lors de la séance de questions à l'Assemblée nationale. Au cours des dernières 24 heures, 47 177 nouveaux cas ont été enregistrés contre 30 454 il y a une semaine, selon les statistiques de Santé publique France. Avec 10 249 personnes à l'hôpital, la barre de 10 000 a été franchie le 29 novembre pour la première fois depuis plus de deux mois. Cela «continue de marquer une augmentation de la diffusion du virus sur le territoire national, avec une moyenne du nombre de contaminations par jour qui dépasse les 30 000 et qui pourrait être, si on poursuit cette dynamique, de plus de 60% par semaine, supérieure au pic de la troisième vague d'ici à la fin de la semaine», a souligné le ministre.