L'épidémiologiste Martin Blachier s'est inquiété le 29 novembre sur LCI non pas de l'émergence du variant Omicron, mais plutôt des mesures prises à travers le monde face à cette nouvelle souche du Covid-19. «Je ne suis pas inquiet à cause du variant Omicron», a-t-il assuré, regrettant la possibilité qu'«à chaque fois qu'il y a un nouveau variant en Afrique, toutes les frontières se ferment».
Plusieurs pays ont en effet entamé une course contre la montre pour limiter la propagation de ce variant découvert mi-novembre en Afrique du Sud, certains comme Israël et le Japon allant jusqu'à fermer leurs frontières. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné que «la probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial» était «élevée», tout en reconnaissant que de nombreuses inconnues demeuraient.
On ne va nulle part, les gens vont s'en apercevoir
Pour Martin Blachier, les doutes sur la dangerosité du virus devraient justement conduire à ne pas paniquer : «Je ne vois pas vers quel destin nous allons si nous nous mettons à réagir comme ça. Quelle est la stratégie aujourd'hui ? On empêche tout le monde de voyager jusqu'à ce qu'on ait trouvé une solution pour traiter ce variant, et on recommence cette histoire sans fin pendant des années et des années ?»
L'épidémiologiste a ajouté qu'Omicron restait «le même virus» qui avait provoqué l'actuelle pandémie mondiale, et qui était devenu «une pathologie relativement bénigne», compte tenu notamment «de l'immunité acquise dans la population». Les mesures aux frontières ou l'organisation de réunions comme celle entre les ministres de la Santé du G7 le 29 novembre n'ont «plus rien de rationnel», a estimé le médecin sur LCI. «Vous imaginez les conséquences de ces décisions prises en quelques heures ? Je pense que l'on a vraiment perdu la raison», a-t-il ajouté, pointant également le fait, selon lui, que «la population commence à décrocher» face aux mesures sanitaires.
«Ce n'est pas sérieux de réagir aussi fort face à un micro-signal, une petite variation d'un virus dont on ne sait rien, et je ne vois pas pourquoi on s'inquiète. Il est plus contagieux, et alors ? 90% de la population est déjà vaccinée ! [...] On ne va nulle part, les gens vont s'en apercevoir, et le problème c'est que les dirigeants, qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, font des calculs politiques», a-t-il conclu.