France

«Aberrations» : les propos d'une responsable écologiste de Grenoble sur les piscines font polémique

Les propos d'une adjointe au maire de Grenoble selon lesquels les piscines seraient une anomalie appelée à disparaître ont suscité un tollé malgré les mises au point de la municipalité écologiste.

Les piscines sont «des aberrations économiques, écologiques et sanitaires». La formule employée par l'adjointe au maire de Grenoble, Anne-Sophie Olmos lors d'un conseil d'école, a suscité des remous, relate France Bleu dans un article publié le 25 novembre. 

Les paroles à l'origine de la polémique ont été tenues au début du mois et figurent dans le compte-rendu rédigé par les parents, noir sur blanc. L'adjointe répondait à des parents d'élèves qui s'inquiétaient de l'absence de cours de natation pour leurs enfants inscrits en classe de maternelle, grande section.

La petite phrase a fait l'effet d'un choc parmi les parents, qui ont bien demandé à l'adjointe de préciser et répéter ses propos : «Je n'ai jamais entendu un discours pareil», a ainsi confié une mère d'élève à la radio locale. En ajoutant : «Elle nous a dit que, selon son avis personnel, les piscines étaient amenées à disparaître d'ici dix ans», en raison des coûts générés par de tels équipements, ainsi que de problèmes «sanitaires».

L'adjointe de la ville aux écoles, Christine Garnier, a tenu à préciser le sens des propos de sa collègue, indiquant que «quand on parle d'aberration, [...] c'est sur du long terme, voire du très long terme». Et a voulu rassurer les parents :«Pour l'instant, à Grenoble, nous avons encore trois piscines couvertes qui sont utilisées par les enfants et tous les enfants, à Grenoble, apprennent à nager.» 

L'opposition municipale à la majorité d'Eric Piolle est immédiatement montée au créneau, à commencer par Alain Carignon, chef de file du groupe «Société Civile». Selon lui, l'affaire est révélatrice d'un problème plus global de gestion municipale, qualifiée de «canard sans tête».

Anne-Sophie Olmos a tenu à réagir, évoquant des «fakenews» et réaffirmant que «jamais il n'a été question de fermer les piscines». En s'agaçant d'une polémique infondée, selon elle: «On arrête de toucher le fond de la piscine», a-t-elle conclu.

Cette nouvelle polémique déclenchée par une élue écologiste n'est pas sans en rappeler d'autres : peu après son élection, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, avait qualifié le Tour de France de course «machiste et polluante» ; à Bordeaux, Pierre Hurmic, lui aussi écologiste, avait déclenché un vif débat après avoir qualifié le sapin de Noël «d'arbre mort». 

Plus récemment, du côté de la majorité cette fois, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, s'est fait rappeler à l'ordre par Emmanuel Macron après avoir déclaré, mi-octobre, que «le modèle du pavillon avec jardin n’est pas soutenable et nous mène à une impasse».