France

Les métallos CGT dans la rue pour défendre «les acquis» sociaux de leur branche

Selon la CGT, près de 6 000 manifestants se sont réunis ce 25 novembre à Paris pour défendre «les acquis» sociaux des salariés de la métallurgie. Ils souhaitaient dénoncer la convention collective nationale négociée avec le patronat.

Quelque 6 000 personnes, selon la CGT, ont défilé ce 25 novembre à Paris pour défendre «les acquis» sociaux des salariés de la métallurgie et dénoncer la convention collective nationale (CCN) négociée avec le patronat de cette branche, selon une journaliste de l'AFP. Venus d'Ardèche, du Rhône, de Moselle, du Pas-de-Calais, de Seine-Maritime ou de Mayenne, salariés de Thales, Airbus, ArcelorMittal, Valeo, Stellantis ou Renault, les manifestants portaient chasubles et drapeaux aux couleurs de la CGT, signalant le nom de leur entreprise ou département. Une pancarte protestait notamment «contre la suppression de la prime d'ancienneté».

Dans le texte négocié depuis cinq ans, «c'est un retour en arrière de 50 ans», avec «la casse des classifications [des métiers], la casse du dialogue social... Tout ce qu'on avait obtenu par la lutte pendant des années», a déploré auprès de l'AFP Frédéric Sanchez, secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie, deuxième syndicat représentatif de la branche.

Actuellement, la branche métallurgie compte 78 conventions collectives, dont 76 conventions territoriales, une convention nationale pour les cadres et une convention nationale pour la seule sidérurgie. Les organisations syndicales négocient un texte unique national depuis 2016 avec l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), l'organisation patronale de la branche. 

La future CCN comprendra différents thèmes : sur les rémunérations, sur le temps de travail, la formation ou encore la protection sociale, dernier sujet en discussion.

La mobilisation de ce 25 novembre «n'est pas un baroud d'honneur», selon Frédéric Sanchez

Les négociations doivent s'achever d'ici à la fin de l'année. Les fédérations CFDT et CFE-CGC de la métallurgie ont signalé à l'AFP qu'elle devraient décider en janvier si elles signent ou non cet accord. Mais la mobilisation de ce 25 novembre «n'est pas un baroud d'honneur», selon Frédéric Sanchez. Le responsable CGT, dont la fédération «va lancer une consultation en direction de l'ensemble des salariés de la métallurgie» – soit environ 1,4 million de personnes –, a promis de continuer la bataille, «même si l'accord est signé» par les autres syndicats (CFDT, CFE-CGC et FO).

Outre la manifestation parisienne, il y avait ce 25 novembre «de nombreux appels à la grève dans les entreprises», selon Frédéric Sanchez. De son côté, l'UIMM a déclaré à l'AFP que «la refonte» en cours – un «chantier historique» – «vise à bâtir le modèle social de l'industrie de demain en tenant compte des nouvelles mutations du travail et en alliant progrès social et développement économique». «Les discussions avec les organisations syndicales se poursuivent dans un esprit constructif et de responsabilité face à l'enjeu de la ré-industrialisation du pays», a ajouté l'organisation patronale.

«On se bat pour une convention collective de haut niveau et pour tous», résume Bettina Winterstein, responsable du syndicat dans le Bas-Rhin. Objectif : «Faire plier l'UIMM», espère-t-elle.