France

Les pêcheurs français annoncent le blocage d'Eurotunnel pour les marchandises et de ports vendredi

Le Comité national des pêches a annoncé le blocage des accès aux ports de Saint-Malo, Ouistreham et Calais, et au tunnel sous la Manche pour les marchandises. Un «coup de semonce» afin d'obtenir l'octroi rapide de licences de pêche par Londres.

Le Comité national des pêches français a annoncé le blocage des accès à trois ports de la Manche et au tunnel sous la Manche pour les marchandises le vendredi 26 novembre. Une journée d'action présentée comme un «coup de semonce» pour exiger l'octroi rapide par le Royaume-Uni de licences de pêche post-Brexit. 

Les pêcheurs bloqueront en mer l'arrivée des ferries dans trois ports de la Manche : Saint-Malo, Ouistreham et Calais. Sur terre, ils bloqueront également l'accès des camions de marchandises au terminal fret du tunnel sous la Manche pendant quelques heures.

Une réponse à l'attitude «provocatrice» et «humiliante» des Britanniques, selon les pêcheurs

«Nous ne voulons pas l'aumône, nous voulons seulement récupérer nos licences. Le Royaume-Uni doit respecter l'accord post-Brexit. Trop de pêcheurs sont encore sur le carreau», a déclaré Gérard Romiti, le président du comité national lors d'une conférence de presse. «Cela fait onze mois qu'on attend la bouche ouverte. La patience des professionnels a des limites. Nous espérons que ce coup de semonce sera entendu», a-t-il ajouté, n'excluant à l'avenir «aucune action».

Cette question des licences est l'arbre qui cache la forêt : de sa résolution dépendront les relations avec le Royaume-Uni sur le long terme

Ce mouvement est selon lui une réponse à l'attitude «provocatrice» et «humiliante» des Britanniques. «Cette question des licences est l'arbre qui cache la forêt : de sa résolution dépendront les relations avec le Royaume-Uni sur le long terme», a-t-il mis en garde. Tout en mettant en doute la robustesse de l'engagement de l'UE au côté des pêcheurs, il a salué  «l'ultimatum» lancé le 24 novembre par la Commission européenne, qui a demandé à Londres de régler ce contentieux d'ici le 10 décembre.

Le gouvernement britannique s'est dit «déçu» de la volonté des pêcheurs français de bloquer les accès aux trois ports de la Manche et au tunnel sous la Manche pour les marchandises.

«Nous sommes déçus des menaces de protestations. Il appartiendra aux Français de s'assurer que des actes illégaux ne sont pas commis et que les échanges commerciaux ne sont pas affectés», a ainsi réagi un porte-parole de Downing Street.

En vertu de l'accord de Brexit signé fin 2020 entre Londres et Bruxelles, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir. Au total, depuis le 1er janvier 2021, la France a obtenu plus de 960 licences de pêche dans les eaux britanniques et des îles anglo-normandes, Paris réclamant toujours plus de 150 autorisations, selon le ministère français de la Mer.