France

Ce maire qui souhaite constituer une police formée d'habitants pour lutter contre les incivilités

Tony Chenot, maire de Royaumeix (Meurthe-et-Moselle), envisage de mobiliser des citoyens bénévoles pour constater et signaler des infractions commises en milieu rural. En précisant qu'il ne s'agit pas de créer une milice, ni d'encourager la délation.

Le quotidien régional L'Est républicain a relayé, le 24 novembre, une proposition originale de Tony Chenot, maire Les Républicains de Royaumeix, commune proche de Toul (Meurthe-et-Moselle). Pour mieux lutter contre les incivilités, l'élu songe à faire appel à des citoyens bénévoles : chasseurs, randonneurs, cueilleurs de champignons… « Il faut pouvoir sanctionner les auteurs d’incivilités, sinon, les infractions augmenteront toujours plus », a argumenté l'édile.

Le village de Royaumeix compte certes moins de 400 habitants, mais son territoire englobe l’immense forêt de la Reine, où sont commises «la majorité des incivilités, notamment les dépôts sauvages de déchets», selon Tony Chenot.

«Impossible pour les gendarmes ou pour les agents de l’ONF, qui n’en ont pas les moyens humains, ou pour moi-même malgré les pouvoirs de police dévolus aux maires, de contrôler tout ça», plaide l'élu, qui souhaite donc composer une liste de citoyens «volontaires», afin que ceux-ci puissent les accompagner dans leurs tâches de protection du domaine rural.

Les citoyens bénévoles seraient ainsi amenés à constater les  infractions et à les faire remonter à la justice, en prenant par exemple en photo une personne prise en flagrant délit de dépôt de déchets dans les bois, puis en donnant son nom ou sa plaque d’immatriculation aux autorités.

Réfutant par avance toute volonté de constituer une forme de milice ou de pousser à la délation, le maire a précisé qu'«il ne s’agit en aucun cas d’autoriser des citoyens avec des super pouvoirs», insistant sur le fait que «tout cela devra être très encadré». 

L'idée serait donc de proposer une liste de citoyens volontaires au procureur de la République, qui vérifierait d'abord que ces citoyens sont aptes à mener ces missions sans dérives, avant de leur dispenser une «formation spécifique», puis de leur délivrer «une carte prouvant qu’ils sont assermentés».

Comme le relève L'Est républicain, la proposition pourrait revenir à «rétablir la fonction de garde-champêtre mais… sans les coûts inhérents», difficiles à assumer pour une petite commune. Pour sa part, le maire de Royaumeix assure avoir déjà à disposition plusieurs volontaires et s'apprête à discuter de son projet avec les autorités.

Un projet qui fait écho aux propos récemment tenus par Willy Schraen, président des chasseurs, dans le Journal du dimanche : «Nous avons un rôle à jouer en matière de police de proximité», avait-il déclaré.