Plusieurs personnalités politiques de gauche ont réagi à la crise sécuritaire et sanitaire que traverse la Guadeloupe. Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo ont ainsi critiqué l'action du gouvernement, dénonçant notamment des «décisions aberrantes» et appelant à l'ouverture d'un «dialogue» entre les pouvoirs publics et les manifestants.
Sur son blog personnel, Jean-Luc Mélenchon a fustigé la politique du gouvernement, estimant que ce dernier avait laissé «la situation dégénérer». «Les décisions aberrantes, l’indifférence et les mensonges des autorités laissaient prévoir facilement l’explosion qui a eu lieu. Tout était prévisible. Monsieur Macron a choisi de regarder ailleurs et de laisser la situation dégénérer. Telle est la logique de pourrissement et de diabolisation qui permet ensuite de justifier une répression féroce», a-t-il dénoncé.
Au niveau sanitaire, Jean-Luc Mélenchon estime que «la campagne de conviction [pour la vaccination] est un échec total». Le député des Bouches-du-Rhône en a profité pour pointer du doigt l'état du secteur de la santé en Guadeloupe : «A l’heure actuelle, les services de santé sont totalement délabrés et le droit à la santé n’est plus respecté».
Il a également appelé le gouvernement à «prendre la mesure réelle de la situation guadeloupéenne», ainsi qu'à ouvrir des négociations avec les manifestants. «En Guadeloupe, il est temps pour Macron de choisir la désescalade et le retour aux mœurs républicaines : le respect des populations et le dialogue normal», a-t-il affirmé.
Le même jour, réagissant sur son compte Twitter à un article du Huffington Post traitant de la situation sécuritaire en Guadeloupe, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé l'action du gouvernement et ce qu'il estime être «l'abandon» des populations de l'île par les pouvoirs publics.
De son côté, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a dénoncé sur son compte Twitter, «la répression brutale» du gouvernement en Guadeloupe.
Anne Hidalgo a également réagi à la situation dans l'île caribéenne. La candidate PS à la présidentielle, qui était l'invité de TF1 le 20 novembre, a estimé que les violences en Guadeloupe étaient «insupportables». La maire de Paris a également appelé à l'ouverture de négociations entre les pouvoirs publics et les manifestants en ces termes : «Il y a un besoin de dialogue, il faut le restaurer».
Anne Hidalgo est d'avis que la vaccination reste le meilleur moyen de résoudre la crise que traversent les Antilles. «Il faut miser sur la vaccination [...] et élargir très rapidement la possibilité d’accès à la troisième dose», a-t-elle déclaré.
Un couvre-feu décrété jusqu'au 23 novembre
En Guadeloupe, en réponse à plusieurs manifestations contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale, le gouvernement a décrété un couvre-feu de 18h à 5h qui restera en place jusqu'au 23 novembre. Le préfet de Guadeloupe Alexandre Rochatte a pris cette mesure «compte tenu des mouvements sociaux en cours dans le département et des actes de vandalisme». Gérald Darmanin, a également annoncé le déploiement imminent de «200 policiers et gendarmes» supplémentaires en Guadeloupe.
La situation reste très tendue sur l'île. Selon l'AFP, les blocages ont repris dans la matinée du 20 novembre, après une nouvelle nuit de violences lors de laquelle des policiers et gendarmes ont été visés par des tirs. Des pharmacies et des commerces de téléphonie ont notamment été pris pour cible pendant la nuit, qui s’est soldée par 29 interpellations.
La mobilisation lancée le 14 novembre par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 se double désormais de violences commises par des émeutiers. «La situation est insurrectionnelle», a déclaré sur France Info Olivier Serva, député La République en marche de Guadeloupe, demandant l'ouverture d'une médiation et d'un dialogue pour sortir de l'impasse.