Samedi 20 novembre
Le cortège de la manifestation parisienne des Gilets Jaunes est arrivé vers 18h au terme de son parcours, au niveau du métro Alésia, en musique et dans une ambiance festive – après une après-midi ponctuée de tensions et heurts.
Jack Miault, Gilet jaune, revient sur ce mouvement au micro de RT France.
Matérialisé par des manifestations chaque samedi dès la fin 2018, le mouvement des Gilets jaunes s'est imposé comme une fronde historique s'étalant sur plusieurs mois. Ce 20 novembre marque le troisième anniversaire du mouvement citoyen. Notre reporter Katia Pecnik revient sur les relations tendues entre Emmanuel Macron et ce mouvement.
Notre reporter a donné la parole à plusieurs manifestants afin d'entendre leurs revendications.
Faouzi Lellouche, figure du mouvement et présent à la manifestation parisienne, a expliqué au micro de RT France que les Gilets jaunes «attendent des réponses» de la part d'un gouvernement qui les «a méprisés».
Pour le sociologue Michel Fize, ancien chercheur retraité du CNRS, malgré le mouvement des Gilets jaunes, la France a connu depuis trois ans «plus de précarité, plus de pauvreté et moins de liberté, notamment en raison de la crise sanitaire». Ainsi, «on sent la même détermination qu'en 2018», a jugé l'éditorialiste de RT France, car «quand les problèmes ne sont pas réglés, la colère reste intacte».
Patrick Mboyo Bakambo, chercheur en droit public à l'université Paris-Saclay, a estimé sur RT France que le bilan du mouvement des Gilets jaunes au bout de trois ans «était plutôt mitigé, dans le sens où les objectifs principaux qui ont conduit à l'apparition du mouvement [...] n'ont pas vraiment disparu».
Notre reporter a assisté à une discussion entre gendarmes et policiers alors que la situation reste tendue. Les gendarmes s'organisent pour reprendre le contrôle de la manifestation.
Le maintien de l'ordre est toujours aussi compliqué pour les policiers, qui usent à nouveau de gaz lacrymogènes boulevard Vincent-Auriol près de la place d'Italie, dans le XIIIème arrondissement de Paris.
L'ambiance en début d'après-midi est loin d'être calme. Les forces de l'ordre ont notamment fait rapidement usage de gaz lacrymogène. Le point sur la situation avec notre reporter Nadège Abderrazak, pour qui les policiers «ont eu un peu de mal à assurer le maintien de l'ordre depuis le début de cette manifestation».
Les pompiers ont dû intervenir pour éteindre des départs de feu quai de la Gare dans le XIIIe arrondissement de la capitale.
Les reporters de RT France sur place confirment que la tension est très importante autour du cortège de manifestants, avec des feux allumés dans la rue près de Bercy.
La situation est toujours aussi tendue à Paris, avec des jets de projectiles contre les forces de l'ordre, qui répliquent par des tirs de gaz lacrymogènes.
Pour le Gilet jaune José Espinosa, «la détermination est la même» au niveau du mouvement contestataire, et «c'est normal car les conditions de vie et de travail se sont aggravées, notamment avec la crise sanitaire qui a été très mal gérée par le gouvernement», a-t-il expliqué ce 20 novembre sur RT France.
Un affrontement direct a eu lieu entre la ligne de policiers qui encadrent la manifestation et des black blocs en tête de cortège.
Les forces de l'ordre font un usage répété de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Du gaz lacrymogène a été utilisé par les forces de l'ordre aux abords de la station de métro Quai de la Gare dans le XIIIe arrondissement de Paris, lors de la manifestation des Gilets jaunes.
Alors que la principale manifestation parisienne rendant hommage à la naissance du mouvement des Gilets jaunes est prévue au départ de Bercy, dans le XIIe arrondissement de la capitale, un important dispositif de sécurité a été mis en place sur les Champs-Elysées. «Canon à eau, gendarmes et compagnie d’intervention : les Champs-Elysées sous haute protection», a ainsi témoigné le journaliste Clément Lanot, vidéo à l'appui.
Dans la foulée du troisième anniversaire de la naissance du mouvement des Gilets jaunes, dont le premier acte de mobilisation nationale remonte au 17 novembre 2018, plusieurs appels au rassemblement ont émergé sur les réseaux sociaux, notamment dans la capitale où un des points de ralliement a été fixé dans le XIIe arrondissement, à Bercy.
Bénéficiant d'un ancrage profond dans la France rurale, la mobilisation citoyenne s'était rapidement traduite, fin 2018, par des rassemblements hebdomadaires autour des ronds-points (devenus emblématiques du mouvement), ainsi que par des manifestations d'ampleur en milieu urbain.
Notamment marqué par le nombre de blessés occasionnés dans le cadre des tensions avec les forces de l'ordre en marge de certaines manifestations, le mouvement a connu une forte mobilisation durant ses premiers mois avant que la participation aux défilés diminue. Au mois de novembre 2019, RT France a consacré un vaste dossier revenant sur les multiples enjeux liés à la mobilisation des Gilets jaunes, et a par exemple réalisé une chronologie interactive, en trois chapitres.