France

«Pas assez de Blancs autour de vous ?» : échange tendu entre Adler et Giesbert sur Marseille (VIDEO)

Alors que Franz-Olivier Giesbert déplorait le fait de ne plus beaucoup entendre parler français dans certains quartiers de Marseille, où il réside, il a été accusé par Laure Adler de tenir des propos «tendancieux», suscitant la polémique.

Invité de l'émission C ce soir sur France 5 le 9 novembre, le chroniqueur du Point Franz-Olivier Giesbert a été vertement critiqué par Laure Adler pour un passage de son livre que la journaliste de France Inter, a jugé «tendancieux».

«J'habite Marseille, capitale française du cosmopolitisme, ville monde où je suis heureux et où je me sens chez moi. Mais souvent quand je me rends à la gare Saint-Charles en passant par la Canebière, j'ai le cœur serré parce que pendant le trajet je n'ai entendu presque personne parler français. Que va-t-il arriver à notre langue ?», écrit le septuagénaire dans son ouvrage, s'inquiétant ainsi de la pérennité de la langue française dans la cité phocéenne. Un passage lu en plateau par le présentateur Karim Rissouli.

Il n'en fallait pas plus pour que l'ancienne directrice de France Culture rebondisse sur ces propos. «Bah, c'est bizarre de dire ça Franz. Pourquoi vous écrivez ça ?» lui lance-t-elle. L'éditorialiste du Point tente alors de se défendre. «J'aimerais qu'ils parlent un peu plus français, mais ce n'est pas plus grave que ça», déclare-t-il. Peu convaincue par les précisions de son interlocuteur, Laure Adler explique alors qu'elle trouve son raisonnement «tendancieux», et poursuit : «Vous êtes Blanc quoi, et fier de l'être. Il n'y a pas assez de Blancs autour de vous ?». «C'est quoi ces conneries ? [...] Je ne suis pas en train de dire que je crains qu'il n'y ait pas assez de Blancs, je parle de la langue française, j'aime la langue française, j'aime la francophonie !» La journaliste invite ensuite un Franz-Olivier Giesbert visiblement interloqué à «candidater à l'Académie française» pour «n'entendre que du français, et encore».

Vous êtes Blanc quoi, et fier de l'être. Il n'y a pas assez de Blancs autour de vous ?

L'échange n'a pas manqué de faire réagir la sphère médiatique et politique. Le sociologue et chroniqueur québécois de Cnews, Mathieu Bock-Côté, voit par exemple dans la réaction de Laure Adler «une preuve de l'emprise du racialisme sur les esprits».

Eric Naulleau estime, quant à lui, que Laure Adler incarne la figure de «la grande prêtresse du wokisme en roue libre». En octobre, le chroniqueur avait été au coeur d'une polémique, estimant avoir été menacé par l'humoriste Yacine Bellatar qui l'avait accusé d'avoir facilité l'ascension d'Eric Zemmour.

Valérie Boyer, la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône condamne les «propos insupportables de Laure Adler qui réduit notre attachement à la langue française à une couleur de peau».

Le militant du Parti socialiste Amine El Khatmi dénonce «l’incroyable condescendance de Laure Adler». Cofondateur et président du Printemps républicain, Amine El Khatmi est connu au sein de la gauche pour ses positions intransigeantes sur les questions de laïcité. La journaliste Claire Koç a elle salué la patience de la part de Franz-Olivier Giesbert face à Laure Adler.

«C’est curieux le "politiquement correct". Personne ne se demande ce que veut dire Franz-Olivier Giesbert. Il entend parler américain ? russe ?», a de son côté interrogé l'éditorialiste Jean-Michel Aphatie, avant de suggérer l'adhésion de son confrère à l'argumentaire visant à mettre en garde contre un phénomène de «grand remplacement».

Pour sa part, face à l'avalanche de critiques visant Laure Adler, la journaliste Isabelle Kersimon a dénoncé une opération hostile à son endroit «conduite par l'extrême droite et le Printemps républicain» : «Encore une campagne contre une femme, journaliste, de gauche, pour une simple remarque (sans intérêt ni portée)», a-t-elle notamment commenté.