France

Affaire Mireille Knoll : le meurtrier condamné à la perpétuité

Yacine Mihoub a été reconnu ce 10 novembre coupable du meurtre de Mireille Knoll, octogénaire lardée de 11 coups de couteaux et en partie calcinée en mars 2018. Le caractère antisémite des faits a été retenu par la cour d'assises.

Yacine Mihoub a été condamné ce 10 novembre par la cour d'assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans pour le meurtre de Mireille Knoll, 85 ans et très affaiblie par la maladie de Parkinson, en mars 2018. 

Son co-accusé Alex Carrimbacus a été acquitté pour le meurtre de cette vieille dame juive de 85 ans, mais condamné à une peine de 15 ans de réclusion assortie d'une peine de sûreté de deux tiers pour le vol de la victime.

La cour a estimé que les faits s'étaient inscrits dans un «contexte global antisémite», selon la lecture faite par le président Frank Zientra après plus de 9 heures de délibéré. Ainsi, selon la cour, «le caractère crapuleux a été alimenté par une haine en raison de l'appartenance» de la victime à la «religion juive» et par des «préjugés» de Yacine Mihoub et des «croyances que des richesses puissent être dissimulées» dans le logement social de Mireille Knoll. 

Un meurtre qui a suscité un vif émoi en France

Le 23 mars 2018, les pompiers ont été appelés pour un incendie dans un HLM de l'est parisien. Au deuxième étage, ils ont découvert le corps en partie carbonisé de Mireille Knoll, en travers de son lit médicalisé, les jambes ballantes. Son corps était lardé de 11 coups de couteau.

L'avocat général avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 18 ans. 

La mort de Mireille Knoll, qui avait fui Paris en 1942 pour échapper à la rafle du Vel d'Hiv, avait suscité une vive émotion, d'autant plus qu'un an auparavant, Sarah Halimi, sexagénaire juive, avait été tuée et défenestrée par un homme finalement considéré comme irresponsable pénalement.

Trois jours après la mort de Mireille Knoll, le parquet de Paris ouvrait une information judiciaire pour «assassinat» à caractère antisémite, avant que l'affaire ne soit renvoyée en juillet 2020 devant les assises de Paris pour homicide volontaire.

La question du caractère antisémite du crime a concentré les débats devant la cour. Des bribes de conversation sur les juifs et des poncifs sur leur richesse supposée, mais aussi des recherches internet ont constitué les faisceaux pour déterminer le «halo antisémite» dans lequel, selon l'avocat général et les parties civiles, s'est déroulé le crime.