France

Voitures de luxe, bijoux, vins... L'Etat vend aux enchères des objets saisis aux délinquants

Une vente aux enchères sera organisée au ministère de l’Economie le 5 novembre, uniquement composée d’objets saisis à des délinquants, allant des voitures jusqu’aux lingots d’or. «Une des plus belles solutions» pour s’en prendre à leur patrimoine ?

L’Etat organisera une vente aux enchères à Bercy le 5 novembre, afin d’écouler son stock d’objets saisis aux délinquants.

A l'occasion de son 10e anniversaire, l'AGRASC (Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués) s'associe à la DNID (Direction nationale d'interventions domaniales) pour organiser une vente exceptionnelle à Bercy. «Des voitures de prestige (Lamborghini, Ferrari, Jaguar, Porsche...), des bijoux, pièces d'or et montres, de la maroquinerie, des vins prestigieux (Romanée-Conti, Petrus...) ainsi que beaucoup d'autres lots», énumère la direction des douanes françaises dans une publication

«Une peine d’amende forte est aussi efficace qu’une peine d’emprisonnement forte, parce qu’on tape directement dans le patrimoine mobilier et immobilier», a assuré au micro d’Europe 1 le 1er novembre Matthieu Valet, le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police. Selon lui, concentrer les saisies sur les logements et autres biens de grande valeur permettrait d’amenuiser la «capacité [des criminels] à pouvoir être visibles et à leur donner la volonté de recommencer».

Des saisies qui devraient s’intensifier, espère le syndicat indépendant des commissaires de police

Opération de communication ? Non, selon Matthieu Valet, qui affirme que cet axe de travail «commence à devenir sérieux». «Il y a cinq ans, c’était l’enfer pour récupérer les biens des délinquants. Aujourd’hui, c’est facilité, mais il faut aller plus loin», a-t-il précisé.

Il a notamment mis l’accent sur les véhicules saisis. Si ceux en location ne sont pas concernés, les saisies de voitures pourraient faire par exemple «jurisprudence et dissuader les voyous de les utiliser pour bloquer les autoroutes», a espéré Matthieu Valet, et ce «lorsque les procédures de mise en danger de la vie d'autrui ou de l'obstruction de la voie publique sont établies». Il a également indiqué que «la justice autorise que les policiers gardent les outils de manière à s'en servir dans les enquêtes judiciaires».

L'organisation de cette vente aux enchères n'est pas sans rappeler une proposition de l'élue des Bouches-du-Rhône Alexandra Louis. L'ex députée ex-LREM mais toujours membre de la majorité au sein du groupe Agir, avait proposé le 28 août dernier, la «saisie-redistribution» des biens mal-acquis dans le cadre d'une «nouvelle politique de lutte» contre les trafics de drogue.

Une position qu'elle avait précisée sur RMC le 30 août : «Cet argent, il faut le récupérer et qu'une partie retourne dans les poches de l'Etat», notamment de la police, avait-elle avancé, et «l'autre partie directement aux associations locales qui se battent au jour le jour pour faire de la prévention.»