Députée ex-LREM mais toujours membre de la majorité au sein du groupe Agir, l'élue des Bouches-du-Rhône Alexandra Louis a proposé dans une tribune publiée par le JDD le 28 août la «saisie-redistribution» des biens mal-acquis dans le cadre d'une «nouvelle politique de lutte» contre les trafics de drogue, sur fond de règlements de compte à Marseille depuis le début de l'été.
Une position précisée sur RMC le 30 août : «Cet argent, il faut le récupérer et qu'une partie retourne dans les poches de l'Etat», notamment de la police, a-t-elle avancé, et «l'autre partie directement aux associations locales qui se battent au jour le jour pour faire de la prévention.»
«L'argent du trafic, c'est 10 à 15 millions d'euros par mois à Marseille. Ces millions vont essentiellement à Marbella ou au Maroc, échappant à la solidarité quand ils pourraient demain la financer directement», a-t-elle développé dans sa tribune. La députée juge qu'il faut saisir «systématiquement les avoirs criminels et [redistribuer] le fruit des saisies au tissu associatif local et aux forces de police».
L'Etat promet 300 policiers de plus à Marseille d'ici 2023
Les débats autour de la place du trafic de drogue dans la cité phocéenne ont été relancés par une série récente de règlements de compte mortels : 12 personnes ont trouvé la mort au cœur de l'été dans le cadre du trafic de drogue à Marseille, dont un adolescent de 14 ans tué le 18 août à un point de deal par une rafale de Kalachnikov.
Pour lutter contre ces réseaux, le ministre de l'Intérieur a promis 300 policiers supplémentaires à Marseille d'ici 2023, dont 100 sont arrivés cette année dans les Bouches-du-Rhône, en plus de deux compagnies de CRS (120 personnels) désormais basées en permanence dans la ville. Selon le maire PS Benoît Payan, 800 agents de la Police nationale manquent encore.