Le professeur Didier Raoult a été convoqué par la chambre disciplinaire du Conseil régional de l'ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux, où sera délocalisé le 5 novembre prochain l'examen de plaintes déposées contre l'infectiologue marseillais, selon des informations fournies par cette juridiction à l'AFP.
L'audience aura lieu, précisément à la cour administrative d'appel de Bordeaux. Cette chambre, présidée par un magistrat administratif, peut décider de sanctions allant d'un simple avertissement à une radiation.
Le professeur Didier Raoult n'assistera cependant pas à cette audience, selon des informations fournies à l'AFP par son avocat Me Brice Grazzini, qui précise avoir «envoyé un mémoire pour exposer la position» de l'infectiologue devant cette juridiction.
A l'automne 2020, le Conseil départemental de l'ordre des médecins des Bouches-du-Rhône avait engagé des poursuites contre Didier Raoult, lui reprochant notamment plusieurs entorses au code de déontologie liées à la promotion de l'hydroxychloroquine pour lutter contre le Covid-19.
Plaintes pour «harcèlement» et «non-confraternité» déposées par le professeur Raoult
Le Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM) s'était associé à cette plainte fin décembre. Le professeur Raoult avait immédiatement réagi à cette annonce en portant plainte à son tour contre le président du CNOM, Patrick Bouet, pour «harcèlement».
Quelques semaines plus tôt, le directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) de Marseille avait également déposé une plainte contre le vice-président de l'ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, le docteur Guillaume Gorincour, pour «non-confraternité».
Depuis le début de la pandémie, la défense de l'usage de hydroxychloroquine contre le Covid par le professeur Raoult a suscité des polémiques dans le monde scientifique. En septembre 2020 par exemple, la Société de pathologie infectieuse de langue française avait dénoncé la promotion de ce traitement «sans qu'aucune donnée acquise de la science ne soit clairement établie à ce sujet, et en infraction avec les recommandations des autorités de santé», selon elle.
Depuis la semaine dernière, l'IHU Méditerranée Infection de Marseille et son directeur sont également accusés d'avoir mené depuis 2017 de supposés «essais cliniques» illégaux contre la tuberculose, ce qu'ils nient.