Ce 27 octobre, l'organisation altermondialiste Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne) a organisé une manifestation devant une agence BNP Paribas située place de l'Opéra, dans le IIe arrondissement de la capitale. Cette action fait suite à une révision à la hausse des montants de la fraude fiscale CumCum révélée par une enquête intitulée «CumEx Files». Ce montage financier visant à éluder la taxation sur les dividendes aurait impliqué quatre banques françaises – dont BNP Paribas – et aurait entraîné un manque à gagner total de 150 milliards d'euros en 20 ans pour le fisc de plusieurs pays.
Dans un communiqué, Attac a précisé vouloir «dénoncer l’implication de la première banque européenne dans le scandale "CumEx Files" et ses activités climaticides, notamment ses investissements massifs dans les énergies fossiles».
«On assiste en effet à un double méfait de la part de ces banques, qui d’un côté, privent l’Etat de revenus fiscaux importants, qui pourraient être utiles à la transition écologique, et de l’autre, alimentent le dérèglement climatique», explique l'ONG.
Comme a pu le filmer Charles Baudry, journaliste pour RT France présent sur place, les militants d'Attac ont tagué des inscriptions telles que «braquage fiscal et casse social» et ont jeté de la peinture noire sur la façade de cette agence située face à l'opéra Garnier. Ils y ont également collé des affiches portant le message «la banque qui braque le monde», ainsi que de faux billets de banque sur lesquels il était inscrit «80 milliards».
Membre d'Attac France, Vincent Drezet a indiqué que cette action visait à «interpeller les pouvoirs publics et l'opinion mais aussi à dénoncer les schémas d'évasion fiscale qui se construisent avec la complicité active et passive d'un certain nombre d'acteurs, comme les banques». Il a commenté la situation en ces termes : «L’évasion fiscale est malheureusement systémique, ça fait longtemps qu’on le dit à Attac. C’est 80 à 100 milliards d'euros qui manquent chaque année à la France. C’est plus de 800 milliards au niveau de l’UE.»