France

Les réfugiés fuyant Calais se heurtent à l'hostilité des habitants d'autres communes françaises

300 réfugiés ont quitté mardi la jungle de Calais, fuyant les conditions de vie précaires. Mais les communes où ils se rendent désormais ne souhaitent pas les accueillir, comme en Moselle, où des identitaires ont occupé un futur centre d'hébergement.

Tôt ce matin, dans la commune d'Arry en Moselle, un groupe d'identitaires a occupé le toit d'un centre censé accueillir des réfugiés qui arrivent de Calais, fuyant les conditions de vie désatreuses de la «jungle». 

Arrivés sur place, les militants, âgés d'une vingtaine d'années ont déployé une banderole sur laquelle était écrit : «On est chez nous, rentrez chez vous», a précisé la gendarmerie. Le groupe est ensuite descendu vers 14h, avant d'être entendu par les gendarmes. 

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Environ 50 migrants sont attendus en fin d'après-midi dans ce petit village mosellan de quelque 540 habitants.

Ils font partie d'un groupe de 293 réfugiés, très majoritairement soudanais, qui ont quitté mardi en bus la «jungle» de Calais, où les conditions sanitaires et humanitaires ont été maintes fois dénoncées, pour se rendre dans des centres «de répit» en Dordogne, en Moselle, dans le Loiret et en Bretagne. 

Les réfugiés ont été convaincus lors de «maraudes sociales» effectuées au sein de la «Jungle» et annoncées par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve lors de sa visite à Calais le 21 octobre. Ils seront désormais accueillis principalement dans des centres de vacances vides en cette saison ou dans des locaux laissés vacants par les collectivités. 

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Le but d'une telle opération est notamment de les dissuader de passer en Grande-Bretagne et de leur présenter les possibilités de rester en France.

Tandis que l'hiver arrive à grands pas, plus de 6000 personnes survivent toujours dans la «new jungle» de Calais. Selon la maire de Calais, Natacha Bouchart, elle pourrait accueillir jusqu'à 9 000 voire 10 000 migrants d'ici la fin de cette année.