France

Près de 100 incidents enregistrés dont 7 cas de «menaces» lors des hommages à Samuel Paty

Jean-Michel Blanquer a annoncé ce 16 octobre sur RTL et France 2 que 98 incidents avaient été relevés dans les établissements scolaires lors de l'hommage national rendu à Samuel Paty. Parmi eux, «sept cas de menaces, individuelles ou collectives».

La cérémonie nationale d'hommages au professeur assassiné Samuel Paty a été perturbée dans certains établissements scolaires. Ce 16 octobre, sur RTL et France 2, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a fait état de «98 incidents». Sur la chaîne publique, il a estimé qu'il s'agissait d'incidents «de nature variable »: «Des interruptions pendant les hommages, un élève qui dit n’importe quoi ou un élève qui est menaçant. Tout ceci reste des cas très isolés et que nous traitons, il y a un suivi.» Sur RTL, il a ajouté que cela pouvait aller jusqu'à la menace, sept ayant été comptabilisées sur les 98 incidents recensés. «[Des menaces] individuelles ou collectives. Il ne faut pas généraliser. Parfois, ce sont des propos à l'emporte-pièce, nous les prenons au sérieux», a-t-il ajouté.

Jean-Michel Blanquer se satisfait néanmoins que ces incidents soient en baisse d'année en année : «Il y a 60 000 établissements scolaires et écoles en France. Par rapport à tout ce qui s'était passé après Charlie Hebdo et le Bataclan, ou bien lorsque l'an dernier nous avions fait une minute de silence, c'est en très nette baisse.»

Le 14 octobre, Jean-Michel Blanquer avait prévenu qu'en cas de perturbations lors des hommages les élèves concernés seraient «sanctionnés».

Depuis le meurtre de Samuel Paty, «rien n'a été fait pour la laïcité, pour les professeurs, pour la fonction publique, pour la solidité de notre pays» 

Invité sur RT France le 16 octobre, l'enseignant Nicolas Glière, membre des Stylos rouges, est furieux. Pour lui, le mouvement «pas de vague» sur les réseaux sociaux alertait sur la situation critique dans les écoles avant le tragique événement survenu à Eragny. Il estime que «rien n'a été fait encore aujourd'hui, à part des blabla, des commémorations [...] des ministres avec leurs courtisans qui se promènent de salle en salle, à serrer des mains». Il ajoute que «les professeurs ne sont pas aidés», rappelant que dernièrement une de ses collègues a encore été agressée, «dans une certaine indifférence comme si cela devenait normal». «Rien n'a été fait pour la laïcité, pour les professeurs, pour la fonction publique, pour la solidité de notre pays», a-t-il résumé. Il critique d'ailleurs la préparation de la journée en mémoire de Samuel Paty le 15 octobre, assurant que les «hommages dans les salles de classe n'ont reçu aucun cadrage national» : «Le ministère comme à son habitude prône une espèce d'autonomie hyperlibérale, chacun faisant ce qu'il veut. C'est une sorte d'abandon encore.»

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty avait été poignardé puis décapité à Eragny-sur-Oise (Val-d'Oise), à quelques centaines de mètres de son collège de Conflans-Sainte-Honorine. Le jeune assassin de 18 ans, un réfugié russe d'origine tchétchène qui lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet, avait été tué peu de temps après par la police.