France

Energies renouvelables : Marine Le Pen souhaite «démonter» les éoliennes si elle est élue présidente

Marine Le Pen a affirmé sur RTL qu’elle souhaitait arrêter «toute nouvelle construction de parc éolien» et lancer «un grand chantier pour les démonter». La candidate du RN à la présidentielle veut faire table rase de cette énergie renouvelable.

La candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle 2022, Marine Le Pen, a fait part au micro de RTL le 14 octobre de sa volonté de «lancer un grand chantier pour démonter» tous les parcs éoliens français. La chef de file du RN a également indiqué vouloir «arrêter toute nouvelle construction» de ce type. Elle a tenu à rappeler qu'elle s'était toujours opposée au déploiement de l'éolien en France, fustigeant au passage le président de la République. «Je ne suis pas Emmanuel Macron, j'ai des positions claires, j'ai des convictions. Je ne change pas, je dis à l'avance ce que je ferai parce que j'y crois», a-t-elle affirmé. 

Pour justifier sa décision, Marine Le Pen estime que les crédits alloués aux énergies renouvelables seraient plus utiles s'ils étaient directement redistribués aux Français. La candidate du RN souhaite ainsi rendre «de l'argent aux Français parce que je pense que les Français n'y arrivent plus».

La proposition de Le Pen «conduirait au black-out», juge le gouvernement

«Les subventions considérables que l'on accorde à l'énergie intermittente, éolien et photovoltaïque, c'est entre 6 et 7 milliards d'euros par an. Moi, je supprime les subventions, ce qui va d'ailleurs permettre de restituer aux Français la moitié d'une taxe qu'ils payent sur leur facture d'électricité [...] Il y a toute une série de choses sur lesquelles je vais intervenir pour faire baisser la pression qui pèse sur les Français de leurs dépenses contraintes. Et je vais y arriver», a-t-elle ajouté.

Démonter le parc éolien, c’est nous priver d’au moins 8 % de notre production d’électricité

Cette déclaration fait suite aux annonces d'Emmanuel Macron qui, le 12 octobre, a dévoilé son plan d'investissement de 30 milliards d'euros, dont 500 millions pour l’éolien et le photovoltaïque. La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a répondu à Marine Le Pen, sur Twitter, déclarant que «démonter le parc éolien, c’est nous priver d’au moins 8 % de notre production d’électricité alors que notre consommation va augmenter de 20 % d’ici 2035». «A moins que Marine Le Pen sache construire des centrales nucléaires en moins de 10 ans (non), elle nous conduirait au black-out», a-t-elle précisé.

La droite, qu'elle soit libérale ou nationale, s'est souvent montrée très critique vis-à-vis du déploiement de l'éolien. Lors des dernières régionales, plusieurs de ses candidats avaient par exemple réaffirmé leur opposition à ce type d'installation.

Un discours anti-éoliennes qui a le vent en poupe à droite 

C’est le cas de Xavier Bertrand : il accuse les éoliennes de perturber «la vie des gens», de «coûter un argent fou», de se développer de façon «anarchique» ou encore «de massacrer des paysages». Le président de la région des Hauts-de-France souhaite ainsi financer «une fédération d'associations anti-éolien». 

Autre candidat à la primaire de la droite, Michel Barnier avait, en juin dernier, rencontré des représentants de l’association environnementale et anti-éolien en mer Gardez les caps, ainsi que des pêcheurs d’Erquy (Côtes d’Armor), où le projet d’implantation d’éoliennes offshore en baie de Saint-Brieuc ne fait pas l’unanimité.

Le député des Alpes-Maritimes et lui aussi candidat à la primaire de la droite Eric Ciotti a, quant à lui, soutenu, en 2020, une proposition de loi visant à mettre un terme au «développement à marche forcée des parcs éoliens, imposé contre les citoyens».

Nicolas Dupont-Aignan n'est pas en reste sur cette question. Réagissant à un article de La Croix sur un projet de parc éolien en mer de Normandie, le candidat à la présidentielle avait annoncé qu'il instaurerait un «moratoire sur les éoliens» s’il était élu en 2022.

Quant au candidat putatif à la présidentielle Eric Zemmour, il est d'avis que les éoliennes «sont une catastrophe».

L'opposition à l'éolien est également partagée par plusieurs élus locaux. C'est ainsi que deux communautés de communes – la Picardie verte et l’Oise picarde – ont déjà voté des motions visant à réguler le flux de projets éoliens.