Valérie Pécresse (ex-LR), candidate à l'investiture des Républicains pour la présidentielle, a à son tour ce 13 octobre contesté la primauté du droit européen sur les «identités constitutionnelles» des Etats membres de l'UE après l'exemple polonais.
Sur CNews, elle s'est dite «très choquée» par l'ordre donné en juillet à la Pologne par la Cour de justice de l'UE (CJUE) de faire cesser immédiatement les activités de la chambre disciplinaire de sa Cour suprême, institution mise en place dans le cadre d'une réforme du système judiciaire du pays.
Dans la foulée, le Tribunal constitutionnel polonais a contesté la primauté du droit européen sur le droit polonais.
«L'Europe exerce son magistère dans le cadre des traités qui sont au-dessus de nos lois mais ne peuvent pas être au-dessus de nos identités constitutionnelles, ni celle de la Pologne, ni celle de la France», a estimé Valérie Pécresse.
«L'Europe c'est l'Europe des nations. Ca veut dire que nos lois constitutionnelles, notre identité constitutionnelle, à chacun, chaque Etat souverain, doit primer sur la juridiction européenne», a-t-elle défendu.
Lors de cet entretien, la candidate a également abordé la question de l'immigration au cœur de nombreux discours chez les candidats à la présidentielle. «Il faut réduire l'immigration légale [...] Il faut mettre en place des quotas en disant que nous pouvons choisir qui nous accueillons», a-t-elle ainsi affirmé.
Dans la lignée de Michel Barnier
Avant elle, d'autres candidats à l'Elysée avaient contesté la primauté du droit européen.
Chez Les Républicains, l'ancien négociateur du Brexit et candidat à l'investiture Michel Barnier défend, à la stupéfaction de nombreux de ses anciens collègues à Bruxelles, la nécessité d'une «souveraineté juridique», mais seulement en matière d'immigration, car il y aura «d'autres Brexit» si rien ne change.
Xavier Bertrand (ex-LR) propose d'introduire dans la Constitution «un mécanisme de sauvegarde des intérêts supérieurs de la France» et Eric Ciotti (LR) veut «modifier l’article 55 de la Constitution pour affirmer la primauté de la Constitution sur les décisions européennes».
A gauche, le candidat ex-PS Arnaud Montebourg juge que «la défense de la souveraineté nationale des Etats membres est fondamentale», même s'il «n'approuve pas le gouvernement clérical et réactionnaire de la Pologne».
Le gouvernement considère que la décision polonaise est une «attaque contre l'UE», selon les mots de Clément Beaune, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes.
Quant à savoir si la Pologne a toujours sa place au sein de l'UE, Emmanuel Macron estime que «l'Europe ne doit pas être un projet qui règle ses problèmes ou ses désaccords en excluant.»