France

Accusé d'avoir relayé des propos anti-France, le boulanger parisien primé ne fournira pas l'Elysée

Lauréat de la «meilleure baguette de Paris» 2021, Makram Akrout s'est retrouvé au cœur d'une polémique après que des internautes lui ont reproché d'avoir partagé des messages anti-France. L'Elysée, qu'il devait fournir, a renoncé à ses services.

Le boulanger d'origine tunisienne Makram Akrout, lauréat 2021 de la «meilleure baguette de Paris», devait devenir le fournisseur officiel de l'Elysée durant un an. Mais accusé d'avoir relayé des publications hostiles à la France qui ont refait surface sur les réseaux sociaux, l'artisan s'est retrouvé au cœur d'une polémique qui a, semble-t-il, conduit le palais présidentiel à renoncer à ses services. Pourtant, le 25 septembre, l'Elysée félicitait le boulanger, assurant que «comme le veut la tradition», celui-ci deviendrait pour un an le nouveau fournisseur de la table du président.

Mais le 4 octobre, Le Parisien révélait que «l'Elysée n'a pas pris contact avec ce monsieur», assurant qu'il n'est «pas automatique» que le lauréat du prix parisien devienne le boulanger officiel du palais. Cette décision serait pourtant une première. Lors des années précédentes, ce privilège était systématiquement accordé au lauréat de ce concours créé par la mairie de Paris en 1994.

Le prix accordé à Makram Akrout avait rapidement suscité la polémique sur les réseaux sociaux, d'aucuns accusant l'homme d'avoir défendu des positions anti-françaises et islamistes sur Facebook. Pour la plupart rédigées en arabe, ces publications critiquaient la France, comme celle-ci : «La France encourage et propage la décadence dans nos pays pour protéger ses intérêts colonialistes et nous pousse à nous éloigner de la religion et des valeurs islamiques.»

Ou encore celle-là : «Nous avons pleuré pour Charlie Hebdo et pour Notre-Dame mais du côté de la France, ils ne pleurent pas ces chiens lorsqu’on se moque du maître de la création, Allah.» Le boulanger avait d'abord annoncé avoir déposé plainte, affirmant que son compte avait été «piraté», mais son avocate a par la suite presque reconnu les faits, en affirmant : «Comme bien des internautes, il a pu partager dans le passé des contenus publiés sur les réseaux sociaux sans en saisir toute la teneur.»

Le 2 octobre, Makram Akrout n'était pas venu chercher son prix à la mairie et s'était fait représenter. «Il a compris que ce n'était pas forcément idéal de venir», a commenté Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) à la maire de Paris, rapporte Le Figaro.