France

Laurent Ruquier vivement critiqué après avoir plaidé pour l'union des gauches dans son émission

Face à Jean-Luc Mélenchon, l'animateur a a exprimé le 2 octobre son désarroi au sujet de la multiplicité des candidatures à gauche en vue de la présidentielle. Sur Twitter, plusieurs personnalités dénoncent une intervention dénuée de neutralité.

Dans une séquence de l’émission On est en direct (France 2) le 2 octobre, l’animateur Laurent Ruquier s’en est vivement pris à Jean-Luc Mélenchon en défendant l'idée d'une candidature unique à gauche, quitte à ce que le candidat de La France insoumise (LFI) se retire. Il s'est également fait remarquer en qualifiant Eric Zemmour de «virus» en début d'émission.

«Si vous voulez à ce point le bien des gens, pourquoi bon sang vous n’arrivez pas à vous mettre à 4 ou à 5 autour d’une table et avoir un programme commun», s’est ainsi insurgé Laurent Ruquier face à un Jean-Luc Mélenchon circonspect.

Exigeant que ce dernier relègue les questions d’«ego», le candidat LFI a rétorqué : «C’est pas une affaire d’ego, ça commence à bien faire.» Laurent Ruquier a cependant enfoncé le clou en expliquant à Jean-Luc Mélenchon la marche à suivre : «Il faut aller voir les 4 autres et leur dire : c’est la seule façon. [Et] là, vous y serez au second tour, vous ou un autre.» «C’est pas honteux de se ranger derrière Yannick Jadot», a ajouté l'animateur. 

Sur Twitter, l'intervention de Laurent Ruquier assimilée à un discours politique

L’extrait a été largement diffusé sur Twitter et a suscité bon nombre de réactions. Pour l’éditorialiste et avocat Gilles-William Goldnadel, Laurent Ruquier fait preuve d'impartialité dans son traitement de l'actualité politique.

«Ainsi, un animateur du service public exhorte la gauche et l’extrême-gauche à s’unir tendrement sans y voir d’obscénité. Il ne lui est pas venu la même exhortation lorsqu’il reçut Zemmour. Car pour lui, l’union des droites est une abomination. La tv publique est une aberration», écrit-il. 

La chroniqueuse de l'émission Les Grandes Gueules sur RMC, Zohra Bitan, s’est pour sa part interrogée : «Depuis quand Laurent Ruquier décrète qu’avec la gauche de Mélenchon, Jadot ou Hidalgo, les Français auraient une meilleure vie ? Il est en campagne où je rêve ? C’est compté pour qui son temps de parole ?»

Thomas Lequertier, journaliste et présentateur de CNews, a lancé, non sans sarcasme également : «Découvrez grâce à nos impôts le tuto de France 2 pour faire gagner la gauche en 2022 pendant que la bien-pensance me bassine avec "ma déontologie journalistique" quand je présente une émission sur CNEWS.»

Le journaliste de M6 Bernard de La Villardière s’est laconiquement demandé si «Laurent Ruquier [est] candidat à la présidentielle».

Elisabeth Levy, directrice de rédaction du magazine Causeur, s’est quant à elle indignée sur le plateau de L’Heure des pros (CNews) au sujet de l'attitude de Laurent Ruquier. D’après elle, l’animateur «se comporte comme le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Il lui dit : pour faire gagner la gauche – car pour que les gens arrêtent de souffrir, il faut faire gagner la gauche – […] et tout ça, avec mon pognon dans une émission culturelle».

Elle a aussi dénoncé la sémantique de Laurent Ruquier qui assimile Eric Zemmour à un «virus» dans l'éditorial de l'émission incriminée. «C'est un peu comme une épidémie», expliquait, en effet Laurent Ruquier, au sujet du phénomène politico-médiatique de son ancien chroniqueur d'On n'est pas couché (France 2). «Une épidémie à laquelle nous-mêmes on a participé», a-t-il déploré avant d'ironiser en comparant Eric Zemmour au Covid-19. «Peut-être qu'on aurait dû mettre un masque la première fois qu'on l'a reçu, respecter les gestes barrières. [...] Le virus progresse», a-t-il lancé sur le plateau d'On est en direct.