Invité à s'expliquer au micro de l'émission CPolitique le 3 octobre sur le choix contesté de Guy Vallancien dans sa commission sur le complotisme, le sociologue Gérald Bronner – qui préside la commission – a justifié la présence du professeur en tant que «très grand chirurgien avec une reconnaissance de ses pairs».
«J'ai découvert comme vous cette histoire, je ne suis pas un inspecteur de police [...]. La première réunion va avoir lieu demain [le 4 septembre]», a-t-il fait valoir au sujet de la polémique déclenchée par la nomination de Guy Vallancien, ajoutant qu'il déciderait à ce moment là s'il le conserve au sein de la commission.
Avant de préciser : «Guy Vallancien a des arguments très serrés pour se défendre, mais on va les entendre demain [...] Je n'hésiterai pas une seule seconde je vais vous dire si, d'ailleurs je crois que Guy Vallancien est un homme d'honneur, si jamais il n'arrive pas à nous convaincre... Je crois qu'il quittera tout simplement la commission et puis ce ne sera pas un drame.» Il a également tancé, selon lui, des «esprits malveillants qui radiographient chacun des membres [de la commission] et on trouve un certain nombre de choses».
Un médecin sanctionné par l'Ordre pour un certificat «mensonger»
La pneumologue et lanceuse d'alerte du Mediator, Irène Frachon s'est montrée particulièrement critique concernant le choix du Pr Vallancien (urologue) au sein de cette commission voulue par Emmanuel Macron pour lutter contre «les diffuseurs de haine et de la désinformation» six mois avant la prochaine élection présidentielle.
Dans une tribune publiée le 30 septembre dans Le Monde, celle qui s'était battue pour faire reconnaître le scandale pharmaceutique du Mediator a décrit Guy Vallancien comme l’«un des fers de lance d’une nébuleuse de médecins de haut rang, professeurs de médecine, parfois académiciens de médecine, qui, depuis des années et sans vergogne, tentent de discréditer, minimiser, voire nier la gravité du drame humain causé par le Mediator».
La commission Bronner aura pour objectif de «mesurer les dangers du numérique sur la cohésion nationale et nos institutions afin de mieux y faire face», selon l'un de ses concepteurs. Un rapport est attendu fin décembre, avec des propositions notamment dans le domaine de l’éducation.
Pour mémoire, le Pr Vallancien a été sanctionné par l'ordre des médecins en juin 2021 pour avoir établi un certificat «mensonger» et «constitutif d’un manquement au principe de moralité». Une décision qui n'avait pas semblé atteindre Guy Vallancien, qui avait déclaré interrogé par nos confrères de Marianne : «J'en ai rien à foutre du conseil de l'Ordre.»