France

Zemmour qualifie les Républicains de «chochottes» qui font obstacle à l'union des droites

Eric Zemmour a tancé la droite qui selon lui refuse de s'unir, notamment le parti Les Républicains qu'il a qualifié de «chochottes». Le même jour il les avait accusés d'avoir «trahi» De Gaulle.

Alors que sa candidature possible soulève quelques espoirs à droite – bien qu'il ne soit pas déclaré candidat candidat –, le polémiste Eric Zemmour n'a pas hésité à tirer à boulets rouge sur Les Républicains, allant jusqu'à les qualificatifs de «chochottes» faisant obstacle à l'union des droites, thème cher à certaines personnalités politiques, pour battre Emmanuel Macron. 

«Il faut réunifier les droites, je le dis depuis 20 ans. Et c'est pas en jouant les chochottes qu'on va les réunir», a-t-il déclaré à BFMTV lors de son passage à une Journée du conservatisme organisé le 26 septembre à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). 

Relancé par son interlocuteur qui voulait savoir si qui voulait savoir si Les Républicains étaient des «chochottes» selon ses termes, l'ancien journaliste du Figaro a répondu un laconique : «Ben oui...»

 

Le « chiraquisme » pointé du doigt

Plus tôt dans la journée, le polémiste qui affiche comme à son habitude un positionnement de droite décomplexé, avait rappelé qu'il avait dénoncé dès 1998 dans son Livre noir de la droite comment le «chiraquisme» avait «trahi le gaullisme, avait trahi la droite».

«On voit bien ce qu'est devenu LR, c'est un parti de notables centristes qui après prétendent que je ne partage pas leurs valeurs. Mais eux même en quoi partagent-ils les valeurs du RPR et de la droite d'avant ? Non ils ont eux-même trahis De Gaulle et même Georges Pompidou», a-t-il expliqué dans Le Grand rendez-vous sur Europe 1. 

Moi, je raisonne en fonction de l'Histoire de France, eux raisonnent en fonction de mesures soit technocratiques, soit de conseils de communicants.

«Ils ont une compétence technique que je n'ai pas, d'élus, de maires, de présidents de conseils régionaux. Mais à quoi sert la compétence si elle est conjuguée avec l'impuissance ?», a-t-il concédé à la journaliste Sonia Mabrouk qui lui faisait remarquer que les personnalités politiques visées réussissaient à se faire élire. 

«Moi je raisonne en fonction de l'Histoire de France, eux raisonnent en fonction de mesures soit technocratiques, soit de conseils de communicants. C'est ma grande différence», a-t-il déclaré au cours de l'entretien. 

Eric Zemmour a au passage étrillé Marine Le Pen, qui selon lui a des «réflexes de femme de gauche», précisant qu'elle n'était pas «son obsession» avant de revenir à la charge contre les héritiers du gaullisme. 

«Moi, je suis d'une famille politique qui s'appelait le RPR quand j'étais jeune, et je pense que si le Front national, le Rassemblement national a autant progressé, c'est parce que justement le RPR a été nié, trahi», a-t-il encore ajouté.

Ciotti revendique l'héritage gaulliste

Côté LR, les propos d'Eric Zemmour ont suscité quelques réactions : «Un peu de modestie et d'humilité ne nuit pas», a déclaré Christian Jacob, le président du parti. Il a expliqué «plutôt bien s'entendre» avec le polémiste, «partager» avec lui l'idée que «Marine Le Pen est trop "décrédibilisée" pour pouvoir remporter l'élection présidentielle», et a répété considérer qu'il est «utile au débat public». Mais «sa ligne n'est pas» celle de LR : «On ne peut pas tout ramener à la théorie du grand remplacement, être dans une logique décliniste, annoncer la guerre civile», a-t-il souligné.

Eric Ciotti, candidat à l'investiture de Les Républicains, y est aussi allé de son commentaire : «J'ai la conviction que le seul candidat qui peut battre Emmanuel Macron sera un candidat issu des Républicains», a-t-il dit sur Ciotti sur BFMTV : «Tout le reste ne va faire qu'aider Emmanuel Macron.»

«Si par hypothèse il y avait ce duel [Macron-Zemmour] – mais je n'y crois pas –, c'est Emmanuel Macron qui le gagnerait», a-t-il poursuivi. «Il y aurait une mobilisation» contre Eric Zemmour.

Sur BFMTV encore, Eric Ciotti a affirmé «appartenir avec fierté à une famille politique qui a une histoire, celle du gaullisme, celle de Jacques Chirac, celle de Nicolas Sarkozy» et assuré défendre des convictions «fortes».