France

«C'est tout ?» : l'annulation par Paris d'un gala à Washington raillée par l'opposition

Gauche comme droite, l'opposition dénonce l'«humiliation» subie par Paris après l'annulation par l'Australie d'un contrat stratégique au profit de Washington et de Londres. Pour certains, la réaction du gouvernement français n'est pas à la hauteur.

Doublée par ses alliés américain et britannique dans le cadre d'un contrat passé avec l'Australie pour la vente de 12 sous-marins, la France tape du poing sur la table... Du moins en paroles. Quant aux représailles concrètes, les autorités françaises ont décidé d'annuler leur participation à une soirée de gala commémoratif, prévue le 17 septembre dans la résidence de l’ambassadeur de France à Washington. Une décision jugée sans commune mesure avec la gravité des faits par une partie de l'opposition.

Marine Le Pen a ainsi interpellé le chef de l'Etat, dans un message publié sur Twitter ce 17 septembre. «C'est tout, Emmanuel Macron ?», s'est interrogée la présidente du Rassemblement national avant d'énumérer d'autres propositions : «Pas de rappel de nos ambassadeurs ? Pas de convocation des ambassadeurs des trois pays à l’Elysée ? Pas de gel des accords de coopération avec les trois pays ? Pas de rappel d’une partie de nos troupes participant aux activités de l’OTAN ?»

Le président du parti souverainiste UPR, François Asselineau, s'est pour sa part esclaffé du fait que Paris, comme unique mesure de rétorsion, annule «une soirée rochers Ferrero».

«Après l’humiliation… le ridicule», a quant à lui déploré le député européen de droite Thierry Mariani, s'interrogeant : «La prochaine fois, les américains seront privés de fromage ?»

Une illustration du «mépris» de Washington ?

Dans la foulée du revirement australien, l'opposition de droite comme de gauche s'était élevée contre l'annulation de ce contrat d'une valeur de 34 milliards d'euros. Cet épisode a ainsi été qualifié de «camouflet diplomatique» par Valérie Pécresse ou encore de «manifestation du mépris des États-Unis pour les accords conclus par ses alliés» par Jean-Luc Mélenchon.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait, lui, dénoncé «un coup dans le dos», alors que le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken tentait de minimiser l'affaire, vantant une coopération «incroyablement étroite avec la France».

Au-delà de la réception annulée, qui devait célébrer l'anniversaire d'une bataille navale décisive de la guerre d'indépendance des Etats-Unis conclue par une victoire de la flotte française sur la flotte britannique le 5 septembre 1781, plusieurs autres événements diplomatiques ont été maintenus.