Ce 16 septembre, Olivier Véran a annoncé que «quelque 3 000 suspensions» avaient été signifiées à des membres du personnel de santé non vaccinés contre le Covid-19 après l'entrée en vigueur de l'obligation vaccinale.
Selon le ministre de la Santé interrogé au micro de RTL, ces suspensions «ont été signifiées à du personnel des établissements de santé ou médico-sociaux qui n'étaient pas encore rentrés dans un parcours de vaccination». Il a ajouté qu'il y avait eu également «quelques dizaines de démissions».
«Nous parlons d'un public de 2,7 millions de salariés», a ajouté le ministre, assurant que «la continuité des soins [avait] été assurée».
Beaucoup d'entre eux ont décidé de se faire vacciner, voyant que l'obligation était une réalité
Selon lui, «un grand nombre de ces suspensions ne sont que temporaires» et concernent «essentiellement du personnel des services supports», «très peu de blouses blanches».
«Beaucoup d'entre eux ont décidé de se faire vacciner, voyant que l'obligation était une réalité», a affirmé Olivier Véran, précisant qu'il y avait eu «quelques dizaines de démissions à ce stade».
Un nombre qui pourrait être sous-estimé
Le nombre avancé par le ministre pourrait toutefois être sous-estimé, d'après les premiers chiffres recueillis par l'AFP, qui a recensé près de 1 500 suspensions rien que dans une quinzaine d'hôpitaux publics.
L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), principal groupe hospitalier français, a ainsi fait état le 16 septembre de 340 agents suspendus. La presse locale a par ailleurs rapporté des sanctions plus fréquentes dans le sud : 450 au CHU de Nice, 100 à Perpignan, autant au centre hospitalier des Alpes du Sud (Briançon-Gap-Sisteron) et à l'hôpital psychiatrique d'Avignon.
S'y ajoutent 76 suspensions au CHU de Brest, 54 dans les hôpitaux de Champagne-Sud (Troyes), 40 à Cahors, 37 à Saint-Nazaire, 26 à Angers, une quarantaine à Rouen, une trentaine à Pau et Alès ou encore une vingtaine à Angoulême.
Des chiffres appelés à évoluer dans les prochains jours, si certains salariés choisissent finalement de se faire vacciner mais aussi en fonction des retours de personnels actuellement en congés ou en arrêt maladie et qui pourraient à leur tour être suspendus.
L'obligation vaccinale contre le Covid-19 est entrée en vigueur le 15 septembre pour 2,7 millions de professionnels : hôpitaux, maisons de retraite, soignants libéraux, aides à domicile, pompiers, ambulanciers.
D'après Santé publique France, qui se base sur des échantillons de l'Assurance maladie, au 12 septembre 89,3% des soignants avaient reçu au moins une dose dans les structures accueillant des personnes âgées dépendantes (Ehpad, USLD).
Les contrevenants, qui ne justifient pas d'une première injection, d'une contre-indication vaccinale ou d'une contamination récente, «ne peuvent plus exercer leur activité», selon la loi du 5 août.