Plus d'un ambulancier sur dix «ne souhaiterait pas se faire vacciner» contre le Covid-19 malgré l'obligation légale qui prendra effet le 15 septembre, ce qui risque de provoquer «une rupture du parcours de soins», a déclaré l'une des fédérations de la profession à l'AFP.
Concernés par l'obligation vaccinale au même titre que les personnels des hôpitaux, des Ehpad et les pompiers, les ambulanciers n'ont pas encore tous franchi le pas. Selon une enquête menée fin août par la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS), «13% de la profession ne serait pas vaccinée et ne souhaiterait pas l'être». Son président, Thierry Schifano, affirme avoir reçu des réponses de 242 entreprises employant plus de 6 900 salariés sur un total d'environ 60 000 dans le secteur.
«On risque d'avoir de véritables difficultés, avec une rupture du parcours de soins des patients et une augmentation de la carence ambulancière», s'inquiète-t-il. C'est-à-dire des refus d'interventions pour le compte du Samu. Redoutant de devoir «faire des choix douloureux» entre urgences et transports programmés, Thierry Schifano dit avoir «tiré le signal d'alarme» auprès du ministère de la Santé.
«Il faut trouver des mesures pour fonctionner en mode dégradé pendant une courte période», plaide-t-il. Il propose ainsi de permettre à un ambulancier un peu moins qualifié (3 ans d'expérience au lieu d'un diplôme d'Etat) d'accompagner le conducteur. Une proposition restée jusqu'ici sans réponse, le président de la FNMS regrettant qu'«on attend[e] qu'on soit dans la panade pour réagir».