France

Devant le tribunal, le terroriste Salah Abdeslam se revendique comme «combattant» de Daesh

Dans ses premiers mots à la cour pour l'ouverture du procès des attentats du 13 novembre 2015, le principal accusé s'est livré à une profession de foi islamiste alors qu'il était invité à décliner son identité.

«Je tiens à témoigner qu’il n’y a point de divinité à part Allah et que Mohamed est son prophète [...] Le nom de mon père et de ma mère n’ont rien à faire ici [...] J’ai délaissé toute profession pour devenir un combattant de l'[organisation terroriste] Etat islamique» : tels ont été les premiers mots devant la cour de Salah Abdeslam, pour l'ouverture du «procès du siècle» ce 8 septembre.

Comme l'ont rapporté les journalistes de RT France présents sur place, le principal accusé de ces attentats, qui ont fait 130 morts à Paris, a ainsi esquivé les questions qui portaient sur son identité et sa profession.

«On verra ça plus tard», a répondu le président Jean-Louis Périès à Salah Abdeslam qui paraphrasait la Chahada, profession de foi islamique.

«Je suis traité comme un chien»

Interrompue en début d'après-midi après un malaise de Farid Kharkach – l'un des accusés –, l'audience a finalement repris. Alors que son avocat évoquait les conditions de détention difficiles de son client, Salah Abdeslam interpelle avec virulence le président : «Ecoutez monsieur le Président. On est des hommes, on a des droits. Faut pas nous traiter comme des chiens», lance-t-il avant de poursuivre : «Là-bas derrière [en prison] ça fait plus de six ans que je suis traité comme un chien, ça fait six ans que je dis rien car je sais qu'après la mort je serai ressuscité.»

Salah Abdeslam est le premier des 14 accusés présents au procès à avoir été interrogé sur son identité. Seul assaillant des attentats du 13 novembre 2015 encore vivant, Salah Abdeslam était vêtu d'un t-shirt noir et d'un masque de la même couleur. A son arrivée dans le box des accusés, il s'était entretenu rapidement avec ses avocats Olivia Ronen et Martin Vettes.

Salah Abdeslam fait preuve d'un profond mutisme depuis son interpellation. Il a été condamné à 20 ans de réclusion en Belgique pour avoir tiré sur des policiers en mars 2016. Il sera également jugé pour les attentats de Bruxelles qui ont fait 32 morts en mars 2016.

Le procès des attentats du 13 novembre 2015 s’ouvre ce 8 septembre devant la cour d’assises spéciale de Paris. Cette audience hors norme dans une salle construite pour l’événement devrait durer près de neuf mois. Outre les protagonistes directs ou indirects, de nombreuses victimes seront présentes pour témoigner.